Ils sont six dans ce jury du FIFAC 2021 présidé par le célèbre comédien et metteur en scène Greg Germain. A ses côtés, Catherine Alvaresse, directrice des documentaires FTV, Gilles Elie dit Cosaque, auteur et réalisateur, Christine Vial-Collet, productrice audiovisuelle, Anne Dorr, auteure, réalisatrice, productrice et Olivier Sagne, auteur, réalisateur et le benjamin du jury.
Le documentaire n'est pas mon genre de prédilection, je suis plus orienté fiction ce qui ne m'empêche pas de regarder des documentaires notamment sur Arte et Netflix... j'étais vraiment très content de cette sollicitation après avoir suivi les deux premières éditions.
Les séances de travail se font à distance. Chaque membre du jury découvre les films divisés en trois gros blocs afin de faciliter les travaux de l'équipe :
C'est un exercice particulier, c'est la première fois que je fais partie d'un jury ... Dans une discussion plusieurs sensibilités s'expriment et le président, Greg Germain est là pour répartir les temps de parole, synthétiser la problématique. C'est très intéressant...
Un énorme potentiel en Guyane pour le film documentaire
Certes cette période de crise sanitaire s'avère difficile à surmonter dans tous les domaines et la filière cinéma n'y échappe pas remarque Olivier Sagne. L'activité n'a pas repris en Guyane souligne t-il mais le potentiel est énorme, les perspectives existent et sont à saisir. Par exemble entre 2019 et 2021, 32 documentaires ont été réalisés en Guyane, malgré une année presque blanche en 2020 :
Beaucoup de techniciens sont montés en compétence grâce aux séries qui ont été tournées sur le territoire... le sort du cinéma guyanais est entre les mains des guyanais eux-mêmes. La vapeur doit s'inverser et les oeuvres majoritaires doivent être locales et les oeuvres extérieures, un complément. Surtout dans cette période de crise sanitaire incertaine. Il faut qu'il y ait une vraie volonté politique d'accompagner ce secteur qui est aussi une industrie.
Réaliser localement cela revient aussi, ensuite, à se confronter à la diffusion des produits, au risque, peut-être, de se retrouver dans une situation d'enfermement. Mais pour Olivier Sagne, des exemples par le passé prouvent le contraire :
Rue Case Nègre est bien la preuve que l'on peut faire un film à partir de l'adaptation d'un roman local, en l'occurence martiniquais. Il traitait de la réalité martiniquaise et néanmoins a été traduit dans une vingtaine de langues, parce qu'il a débouché sur l'universel. Si les histoires sont bien faites, si l'on monte en compétence sur le plan de l'écriture, l'objectif est atteignable...
Le réalisateur souligne qu'il existe en Guyane deux festivals : celui du FIFAC qui est jeune et "La toile des Palmistes". Le festival Cinamazonia qui a disparu a ouvert des portes. Même s'il manque encore le métier de distributeur en Guyane, heureusement, il existe des ponts avec les pays voisins dont le Brésil. Sur le long terme cela devrait s'améliorer. Il faudrait, notamment, selon le réalisateur prendre le réflexe de sous-titrer les films en portugais. Autant de pistes d'un vaste chantier à conduire par une nouvelle génération de réalisateurs de la sphère amazone-caraïbe qui commencent à se faire reconnaître dans le monde entier.
DECOUVRIR LES FILMS : https://festivalfifac.com/