Fonds d'accélération des investissements industriels en Outre-Mer: 4 entreprises guyanaises lauréates

Le fonds d'accéleration a été mis en place par le gouvernement dans le cadre du déploiement du plan de relance. 8 entreprises ultramarines vont bénéficier de ce dispositif dans un premier temps : 1 société guadeloupéenne, 1 martiniquaise, 2 réunionnaises. Les 4 autres sont guyanaises.

Ce fonds d'accélération des investissements industriels fait partie du plan « France Relance » décrété par le gouvernement en septembre dernier dans le cadre de la crise sanitaire.
Ce dispositif, d’un montant de 400 M€, vise à soutenir les investissements à dimension industrielle, susceptibles de démarrer rapidement et ayant des retombés socio-économiques fortes pour le territoire concerné.

8 entreprises ultramarines vont en bénéficier dans un premier temps, quatre sont en Guyane. Au total, ces 8 projets représentent plus de 5,7 millions d’euros de subventions mobilisées par France Relance pour un total de plus de 26,2 millions d’euros d’investissements productifs.
Ils permettront aux entreprises concernées de diversifier leur activité, de moderniser leurs procédés de fabrication et d’accélérer la transition écologique.

Parmi les lauréates locales, la société Yana Wassaï, présidée par Dave Drelin, un Rémirois de 46 ans.

Dave Drelin, président de Yana Wassaï

Travailler avec les producteurs locaux 


Cela fait 5 ans que Dave Drelin travaille sur son projet d’usine de transformation agroalimentaire.
Ses produits de base : les graines et les fruits que l’on trouve en Amazonie comme le wassaï, le cupuaçu, l’awara ou encore le camu-camu: « Yana Wassaï a tissé des partenariats avec des agriculteurs de l’ensemble de la Guyane, donc l’idée c’est vraiment que tout le monde puisse nous apporter ses produits, par l’intermédiaire d’une coopérative et nous nous chargerons de la transformation et nous commercialiserons les produits sur le marché local et à l’international », explique le chef d’entreprise qui vise plus précisément l’Europe, le Canada et l’Asie.

L’Awara est un fruit de palmier très prisé par les populations autochtones amazoniennes. Il peut être consommé cru ou cuit. Il est riche en fibres, en antioxydants, et en carotène. Son huile a des propriétés autobronzantes, protectrices, cicatrisantes ou encore anti-inflammatoires.


Dans un premier temps, l’usine produira surtout de la pulpe à partir des graines et des fruits mais aussi de la poudre ainsi que des huiles. 
 

« Le projet va évoluer au fur et à mesure. On compte fabriquer aussi des huiles essentielles, des colorants, et puis à terme, on a l’intention de s’associer à des laboratoires avec lesquels on pourra aller vers de l’extraction de molécules d’intérêt dans des domaines particuliers ».

Dave Drelin

Un projet ambitieux donc et qui nécessite des centaines de milliers d’euros d’investissement. La raison pour laquelle l'entrepreneur a répondu à l’appel à projets concernant ce fonds d’accélération.

4 entreprises guyanaises sélectionnées


Sur les 35 dossiers déposés en Guyane, 4 ont donc su tirer leur épingle du jeu et font donc partie des premiers à bénéficier de ce coup de pouce de l’état : les entreprises GOV'Environnement, Solamaz, Bio Stratège Guyane ainsi que Yana Wassaï.
 
Cette dernière bénéficiera d’une enveloppe d’environ 700 000 euros. Un soulagement pour son président : « Cet argent, nous l’investirons en grande partie dans des machines qui nous permettront d’augmenter la qualité des produits que nous allons proposer ».
 

Les améliorations des process que nous avions prévus de faire dans deux ou trois ans, on va pouvoir les intégrer d’emblée, donc on aura d’emblée, un produit de meilleure qualité, dès la mise en œuvre de l’usine 

Dave Drelin

 

L’açai, appelé wassaï en Guyane, est un fruit que l’on trouve exclusivement dans la forêt amazonienne. Il est riche en oligo-éléments, en fibres. Il possède également une forte concentration en radicaux libres. Il participe au renforcement du système immunitaire.

 

Installée à Montsinéry-Tonnegrande, la structure devrait être sortie de terre fin 2021. Elle permettra de créer une trentaine d’emplois directs et entre 200 et 400 emplois indirects.