La Mission locale poursuit son expansion territoriale et ouvre une nouvelle antenne à Matoury

Action de formation de jeunes de la Mission locale
La Mission locale poursuit son expansion en Guyane et ouvre officiellement de nouveaux locaux ce 26 novembre à Matoury. En 2021, 404 jeunes y ont été suivis par la Mission locale qui élargit peu à peu ses actions sur l'ensemble du territoire. 21 000 jeunes sont actuellement sans emploi en Guyane.

La Mission locale s'implante à Matoury. L'antenne est inaugurée ce 26 novembre, les employés travailleront dans de meilleures conditions dans des locaux très bien équipés en outils numériques permettant un accueil convivial pour les jeunes.

Il s'agit d'une mise à disposition gratuite de la mairie. Les aides de la CTG, de l'Etat et de la CACL ont permis l'ouverture de cette antenne avec le personnel dédié, une coordinatrice/conseillère, une conseillère et une chargée d'accueil et d'animation. L'investissement représente 51 914€ et le coût total du fonctionnement annuel 153 368 €.

Une montée en puissance sur tout le territoire 

Ce service aura un rôle important à jouer dans l’île de Cayenne et répond à une orientation explique le directeur général Jean-Raymond Passard :

Depuis ma prise de poste en 2017, nous avons eu plusieurs phases. Aujourd’hui nous sommes dans le redéploiement territorial. Nous sommes passés de 23 à 67 salariés avec des conseillers en formation professionnelle pour accompagner les jeunes sur le terrain. A Saint-Laurent nous finalisons à la mise en place d’une Mission locale de plein exercice pour rayonner sur tout le territoire de l’ouest. C’est notre stratégie territoriale de développement afin de reprendre notre place au sein du service public de l’emploi et cela marche.


L’enjeu à Matoury est d'investir le territoire communal avec des équipes dédiées, permanentes comme cela a été fait à Kourou où l’équipe intervient aussi sur Sinnamary et Iracoubo.

En 2020 avec la Garantie jeune l'objectif était de toucher 750 jeunes et 1450 en 2021. Finalement cet objectif a été doublé et à cette date plus de 1700 jeunes sont entrés sur le dispositif précise le directeur de la Mission locale.

"21 000 jeunes en Guyane ni en emploi, ni en formation, ni en stage"

Les problématiques de la jeunesse aux Antilles sont les mêmes sur notre territoire qui est très éclaté beaucoup plus grand avec des problématiques de mobilité interne. Pour aller d’une commune à une autre pour les actions de formation qui sont essentiellement dans l’île de Cayenne, un jeune de Kourou, de Saint-Laurent sans parler des territoires enclavés, cela reste compliqué. La situation pourrait même être plus lourde rappelle Jean-Raymond Passard 

Il constate néanmoins que les jeunes sont dans une demande d’insertion (JDI), importante à partir du moment où on leur donne le moyen d’être en accompagnement. Pour cela l’allocation d’environ 500€ de la Garantie jeune permet notamment de régler le problème de mobilité. Pour Jean-Raymond Passard cela permet des amorçages de parcours. En clair, de remettre en action le jeune, qu’il se restructure, retrouve du sens dans sa vie courante. Un travail qui s’effectue sur le long terme.

La Mission locale reçoit annuellement de 2700 à 3000 jeunes nouveaux. Si cela semble énorme c’est encore très peu car il y a 21 000 jeunes Nic (ni en emploi, ni en formation, ni en stage) identifiés sur toute la Guyane.
Il y a vraiment lieu de redimensionner, re-calibrer les dispositifs de l’emploi, de l’insertion pour répondre aux besoins de la Guyane continue le directeur.
Et en Guyane s’ajoute la non prise en compte des jeunes immigrés divisés en deux catégories : ceux nés sur le territoire qui ont été scolarisés, certains ont même leur bac mais ne sont toujours pas régularisés. Puis tous ces autres jeunes où l’on retrouve des personnes « hyper volontaires » très en demande mais qui ne peuvent pas être accompagnées car elles ne rentrent pas dans le droit commun. Cela génère de la frustration et des situations de violence.

Les agents de la Mission locale sont journellement sur le terrain en but à ces difficultés car après avoir repérer les jeunes volontaires, pour certains d’entre eux, il n’y a pas de suite en raison de leur situation administrative. Sans compter le volume important de jeunes à aider dans leur structuration car issus de parcours sociaux et scolaires chaotiques.

Réunion d'information

La Mission locale travaille en étroite collaboration avec les communes pour obtenir la mise à disposition gratuite des locaux et avec la CCACL, la CCOG, la CCS pour obtenir des financements qui viennent en complément pour la création de postes. Les collectivités apportent également leur contribution via leurs services sociaux. Ce dont se félicite, le directeur de la Mission locale qui souligne l’importance dans ce travail effectué auprès de la jeunesse d’avoir une action militante et continue sur le terrain.