La rue comme lieu de confinement les SDF encore plus vulnérables

Une soupe et une douche
La crise sanitaire touche les plus démunis. Pour venir en aide aux SDF, les douches municipales de Cayenne restent ouvertes avec la distribution de vêtements, de nourritures et de quoi se laver. La situation reste très précaire pour des milliers de personnes vivant de jobs en Guyane.
 
La crise sanitaire touche les plus démunis. Pour leur venir en aide, les douches municipales de Cayenne restent ouvertes avec la distribution de vêtements, de nourriture et de quoi se laver.
Les douches municipales de Cayenne accueillent chaque jour sauf le dimanche, les sans domicile fixe.
Distribution de repas aux douches municipales de Cayenne


Ils sont nombreux dans le chef-lieu de la Guyane à subir leurs vies cassées.

En face du marché de Cayenne, le silence a laissé la place aux bruits qui avant le confinement retentissaient depuis la rue et les étals du marché. La crise sanitaire touche de plein fouet les populations les plus vulnérables de Guyane. Les SDF n’ont plus aucun moyen de se faire un peu d’argent ou de récolter quelques dons au fil de la journée. Plus personne dans les rues pour les aider.


Les douches municipales sont devenues pour eux encore plus essentielles qu’auparavant.

 
Les douches municipales de Cayenne encore plus fréquentée qu' auparavant
Distribution de vivres, de vêtements et bien sûr de quoi se laver. Exceptionnellement, ils ont eu jeudi un repas complet offert par la collectivité territoriale mais manger à sa faim reste encore très aléatoire malgré les aides mises en place.


Comment la structure continue-t-elle à leur venir en aide ?

De plus en plus de demandes d'aides à Cayenne
En face du marché de Cayenne, désert depuis plusieurs semaines, les douches municipales sont prises d’assaut chaque jour par une centaine de personnes vivant dans la rue. Carlos vient ici régulièrement. Il ne veut pas parler ce jour là mais il a faim. ll repartira avec quelques habits et un repas.
Francesca Felix, responsable du conseil local de sécurité et de la prévention de la délinquance :

Quand ils arrivent, ils sont excités, ils n'ont pas vraiment dormi la nuit, ils sont fatigués alors ce n'est pas évident mais on les connait. ils ont peur de dormir dans la rue car ils me disent qu'il y a la police et qu'ils n'ont pas le droit de dormir dehors alors ils se cachent un peu partout mais tous les matins à l'ouverture des douches, ils sont là en tout cas.


Depuis le début de la crise ils sont deux fois plus nombreux à venir aux douches municipales. Angélique vit à Balata avec ses 8 enfants et petits-enfants. Elle avoue avoir bien du mal à tenir économiquement depuis le confinement .


Angélique fait partie de tous ces jobeurs de Guyane qui n’ont plus de revenus 

 

Oui, c'est difficile en ce moment, on ne peut pas sortir donc on ne peut plus faire de jobs, on a du mal avec les enfants . Il faut avoir ci avoir ça et ne peut pas faire grand chose.
 


Ils ont tous leurs histoires et leurs parcours difficiles

Linderman vient de Cali en Colombie. Il est arrivé en Guyane il y a quatre mois :

Je dors dans la rue depuis que je suis arrivé ici, je suis venu ici pour me laver et laver mes affaires et aussi me brosser les dents.


Chaque jour, la structure accueille une centaine de personnes vivant dans la rue.
Après un rappel des mesures d’hygiène, des repas leurs sont distribués grâce aux dons de la Croix rouge et de différents partenaires. 
Mais malgré une douche et de quoi manger, dans la rue, parler des gestes barrière laisse encore perplexe.