Le Silala source de conflit entre la Bolivie et le Chili

Des Boliviens au bord du Silala
La Cour Internationale de Justice (CIJ) reçoit les plaidoiries de la Bolivie dans le « vieux » conflit qui oppose ce Pays de l’Amazonie et le Chili. Les deux pays se partagent la rivière Silala, cause de leur désaccord. Ce différend qui a commencé au début du 20ème siècle sera tranché par la justice internationale en novembre prochain. Les deux voisins étaient déjà passés par cette instance concernant l’accès à la mer de la Bolivie.

Située à 4 kilomètres de la frontière chilienne, le Silala divise les deux États. Et cela dure depuis des dizaines d’années. Les eaux du Silala sont au cœur d’un déchirement. D’un côté il y a la Bolivie. C’est dans ce pays que le Silala prend sa source. En plein désert. À 4 kilomètres de la frontière chilienne. De l’autre, il y a le Chili. Depuis le début du siècle dernier, les amérindiens Aymaras utilisent cette eau car le fleuve coule naturellement vers l’ouest, donc, vers le Chili.  

Demande d'indemnisation

Après des années d’incompréhension et de rapports de voisinage compliqués, la Cour Internationale de Justice doit trancher. La Bolivie réclame le paiement immédiat de l’utilisation de ces eaux qu’elle considère lui appartenir. Les Boliviens veulent également le remboursement avec effet rétroactif pour l’utilisation de la ressource depuis le début du XXe siècle. La Ministre des Affaires Étrangères chilienne, Antonia Urrejola, estime que cette demande relève de l’absurdité la plus totale. Le Chili demande dans le même temps à la Cour Internationale de Justice de déclarer le fleuve « international » c’est à dire praticable depuis les deux rives. Les chiliens se basent sur le fait que l’eau coule naturellement vers le Chili à cause de la pente naturelle : « En raison de la gravité, l'eau ne peut s'écouler que sur le territoire chilien », indique le texte du ministère des Affaires étrangères.

Relations diplomatiques rompues

Le Tribunal et les juristes de la Haye ont déjà tenté par le passé, d’établir des relations cordiales entre les deux nations. En 1978 déjà, la Bolivie avait demandé un accès à la mer à son voisin chilien pour accéder à l’océan Pacifique. Une demande qui avait été refusée. Depuis, les relations boliviano-chiliennes sont au point mort. Les relations diplomatiques sont rompues.

En 2018, la Bolivie a tenté de convaincre La Cour internationale de justice (CIJ) de persuader le Chili afin de lui faciliter un accès à la Haute-mer.  La CIJ avait catégorique : « le Chili ne pouvait pas être tenu de négocier avec la Bolivie ».  Cet accès, la Bolivie l’a perdu il y a 139 ans au bénéfice de son voisin à l’issue d’une guerre de quatre ans (1883). Les Boliviens avaient alors dû rendre près de 400 km de littoral le long du désert d'Atacama et 120 000 km2 de territoire.