Retour sur quatre mois de crise sanitaire en Guyane

Dépistage à la cité Concorde
Le 4 mars 2020 les premières victimes de la Covid-19 sont recensées en Guyane. Quatre mois plus tard, le nombre de cas s’est largement multiplié avec près de 6000 contaminés par le coronavirus. La venue du Premier ministre Jean Castex est un signal pour montrer la mobilisation de l'Etat.
 
Alors que la France hexagonale rentrait de plein pied dans la crise sanitaire avec une centaine cas au compteur, à Saint-Laurent du Maroni, le centre hospitalier de l’Ouest guyanais, accueillait ses premiers malades contaminées à la Covid- 19 au début du mois de mars.
 

Confinée avec 16 cas positifs

Deux semaines plus tard, la Guyane est confinée comme le reste de la France. 16 cas positifs sont recensés à l’époque. Établissements scolaires, restaurants, entreprises, ferment leurs portes. Seuls, les services de première nécessité sont autorisés à maintenir leurs activités. Parallèlement les autorités sanitaires se préparent à affronter une surcharge des services de réanimation. L’Agence régionale de santé annonce 38 de lits de réanimations. 
Les guyanais affrontent les prémices de la crise sanitaire et la question des moyens est posée : manque de gels, de masques, de gants. Les sages-femmes libérales ont le sentiment d’être oubliées, tout comme les assistantes maternelles. L’ARS leur fournit des masques au compte-goutte, des moyens insuffisants pour assurer leurs sécurités. 
Le 4 avril la Guyane passe en phase 2 de l’épidémie.


L'UTG débouté par le Tribunal administratif de Guyane

L’union des travailleurs guyanais attaque l’ARS par le biais d’un référé. L’enjeu : la multiplication des tests étendus sur l’ensemble du territoire, du gel, des gants et des masques pour tous mais aussi plus de communication pour lutter contre le coronavirus. Le Tribunal administratif de Guyane le 6 avril 2020, rejette liberté de l’UTG santé. Les associations Trop Violans, le Komité Drapo, le MDES s’étaient joints à cette requête ainsi que le député Gabriel Serville.
En réponse, l’Etat mobilise l’armée. Le CASA se pose à l’aéroport Félix Eboué le 19 avril dans le cadre de l’opération résilience. A son bord, des moyens sanitaires pour répondre à la crise, mais aussi des lits picots pour les hôpitaux guyanais sans oublier les communes l’intérieur telle que Camopi. Ce même jour, dans la nuit, un homme de 77 ans décède suite à des complications de l’épidémie. Il est la première victime de la Covid-19.


Saint-Georges mis sous cloche

Le 11 mai la Guyane est déconfinée avec 146 cas positifs recensés. Dans l’Est de la Guyane, cinq jours plus tard, Saint-Georges de l’Oyapock, commune limitrophe avec le Brésil, devient le cluster le plus important de la région. Une cellule de crise y est installée et une campagne de dépistages massifs est déployé. Les oyapockois restent confinés.
La vie reprend son cours sur le littoral guyanais, où les habitants retrouvent peu à peu leurs libertés. Les gestes barrières ne sont toujours appliqués, certains allant jusqu’à organiser des fêtes. De plus, le masque en tissu à 5 euros en moyenne l’unité, est encore loin d’être accessible à tous : Plus de 50% de la population touche à peine le Smic. Les distributions de masques par des acteurs associatifs et des collectivités se multiplient afin de venir en aide aux plus démunis. 
Avec plus de 400 cas positifs recensés sur le territoire, la Guyane est en zone orange le 27 mai, alors que le reste de la France active la phase 2 du déconfinement. Les restaurants munis d’une terrasse ont tout de même la possibilité de reprendre leurs activités. Pour le reste des professionnels, il faut tenter de garder la tête hors de l’eau.


La Guyane passe en stade 3

La Guyane entre en stade 3 de l’épidémie le 15 juin avec 1326 cas confirmés depuis le début de la crise. Le couvre-feu est renforcé à Cayenne. 11 jours plus tard ce dispositif sera étendu à tout le territoire guyanais. Désormais plus aucune circulation n'est autorisée après 17h. Pour renforcer les moyens de lutte contre l’épidémie, les trois hôpitaux guyanais, lancent le plan blanc le 4 juillet. Ce nouveau dispositif doit répondre aux besoins des professionnels de santé en termes de matériel mais aussi d'effectif. Le gouvernement promet plusieurs centaines de personnels soignants en renfort entre juillet et août pour faire face au pic épidémique attendu fin juillet.
Le 10 juillet sort le décret qui acte la fin de l’état d’urgence en France, hormis Mayotte et la Guyane.