Les syndicats d'enseignants dénoncent le manque de préparation de la reprise encore hypothétique des cours 

Pas de rentrée ce lundi dans les écoles et les établissements scolaires. Les syndicats d'enseignants dénoncent le double discours du recteur, qui fait pression selon eux sur les chefs d'établissements pour une reprise le plus tôt possible, sans validation des protocoles sanitaires par le CHSCT.
Pas de rentrée ce lundi dans les écoles et les établissements scolaires de Guyane. Les mairies et la CTG ont reporté la reprise jusqu'à nouvel ordre dans la plupart des cas, le temps d'avoir des garanties sur les conditions de ce retour en classe. La rentrée est même reportée à septembre dans les écoles à Cayenne. Les syndicats d'enseignants dénoncent le double discours du recteur, qui fait pression selon eux sur les chefs d'établissements pour une reprise le plus tôt possible, sans validation des protocoles sanitaires par le CHSCT.
 

Des réactions vives

Les syndicats d'enseignants réagissent vivement aux propos du recteur mis en ligne samedi sur le site France-Guyane : "L'académie est prête à accueillir les élèves dès que les mairies et la CTG autoriseront l'ouverture des établissements scolaires". Alain Ayong Le Kama avait ajouté que le plan de reprise avait été soumis au CHSCT académique (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), un plan communiqué samedi aux enseignants par mail, sous la forme d'une note de service. "Rien n'a été acté à ce jour au CHSCT, le recteur nous a imposé un document qui n'a pas été validé", s'insurge Nathalie Alfred-Renard, secrétaire générale du SE UNSA Guyane. "Nous voulons un véritable protocole académique incluant les mesures sanitaires du ministère, concerté avec les collectivités territoriale et communales mais aussi un règlement intérieur académique qui serait un outil de cadrage juridique pour les chefs d'établissements et les directeurs d'écoles, et cela  leur permettrait d'y introduire les spécificités de leurs établissements", ajoute Nathalie Alfred-Renard.


La FSU dénonce des "pressions"

De son côté, la FSU Guyane dénonce un plan de reprise insuffisant, et réclame la mise en oeuvre des protocoles sanitaires avant le retour des enseignants. La FSU dénonce aussi les pressions exercées selon elle par le rectorat sur les chefs d'établissements et les directeurs d'écoles. "Nos collègues subissent des pressions de la part de la hiérarchie afin de se rendre dans les établissements scolaires pour préparer la rentrée", dénonce Alexandre Dechavanne, co-secrétaire départemental de la FSU Guyane. "Pour l'instant, aucun protocole n'a été mis en place et validé (marquage au sol, sens de circulation...), rien n'est prêt", ajoute t-il. "On ne peut pas avoir de double discours : d'un côté, on est prêt, mais la réalité, c'est que nous ne le sommes pas, et imposer au collègues de venir... Est ce qu'on imagine que dès que les collègues seront dans les établissements, on validera que tout est prêt et qu'on a plus besoin de protocoles sanitaires ?", conclue Alexandre Dechavanne.
 

Des équipements de protection fournis par l'Etat

Dans la note de service envoyée samedi aux enseignants, le recteur assure que l'Etat fournira tous les équipements de protection et de désinfection nécessaires, avec également un isolement prévu sur le lieu scolaire des cas suspects, en attendant l'intervention des autorités sanitaires qui auront été avisées, pour d'éventuels tests. La mise en place des protocoles doit être adaptée à chaque établissement, avec une marge d'appréciation laissée aux équipes de direction et aux conseils d'établissements, dans le respect des directives nationales. Le rectorat n'a pas souhaité réagir ce lundi, assurant que la semaine serait consacrée à la préparation de la rentrée par les chefs d'établissements et les enseignants, et à la réception des équipements de protection. Les syndicats veulent plus de garanties, en attendant une rentrée hypothétique, pour le moment reportée jusqu'à nouvel ordre par les collectivités.