Transports scolaires en Guyane : navigation à vue

Les pirogues qui transportent les élèves d'Apatou
Si l'école devait reprendre pour les écoles primaires et élémentaires, encore beaucoup de questions restent en suspens pour le transport des élèves. Un protocole qui reste à définir et qui met aussi dans l’embarras les professionnels du transport en Guyane.

Suite à l’annonce du plan de déconfinement du gouvernement, l’une des interrogations majeures des collectivités portent sur les transports scolaires.
 
la Collectivité Territoriale De Guyane

Isabelle Patient, 3e vice-présidente de la collectivité territoriale de Guyane, déléguée à l’aménagement et aux transports, exprime ses doutes en ce qui concerne les élèves du premier degré.

Nous avons été surpris par l’annonce faite sur les recommandations pour les élèves de primaires et de maternelles. Maternelles, nous comprenons. En revanche, pour les élèves de primaire de dire qu’il n’était pas recommandé d’avoir un port de masque dans les transports notamment pour ces élèves, du CP au CM2, la CTG assurant le transport de près de 14 000 élèves en Guyane, au global ce sont 24 000 élèves qui sont transportés à l’échelle de la Guyane, donc que ce soit la CACL ou la CTG, sur 90 000 élèves qui sont aujourd’hui scolarisés.
Leur faire prendre le bus sans mesure supplémentaire de protection nous parait un peu dangereux. Donc nous allons bien évidemment en débattre avec les maires, avec les EPCI en charge également du transport pour adopter une position commune, car aujourd’hui il nous parait en tout cas très complexe à ce stade-là de réorganiser le transport scolaire tel qu’il a été envisagé.


Avant la crise du Covid-19, les transporteurs guyanais avaient pour habitude d’embarquer une cinquantaine d’élèves par bus, une trentaine par pirogue.
Ces capacités tendraient à être divisées par deux dans le cas où les passagers seraient tenus à un mètre de distanciation sociale.

Les sociétés seraient alors contraintes d’augmenter le nombre de leur rotation. Des frais supplémentaires qui ne se sont pas prévus dans les contrats initialement passés avec les collectivités
Les transporteurs n’ont pas souhaité réagir mais accusent le coup après la décision de la CTG de rouvrir collèges et lycées en septembre.

Les transporteurs n’ont pas fini de naviguer à vue.