Les élus de Saint-Laurent disent "L'insécurité... ça suffit!"

Sophie Charles à gauche, la maire de Saint-Laurent entouré du conseil municipal installés devant la sous-préfecture pour manifester contre la violence et réclamer l'aide de l'état
Face à l’escalade de la violence, Sophie Charles, maire de Saint-Laurent-du-Maroni, appelle à des actions immédiates de l’État pour sécuriser sa ville frontalière. En signe de protestation, les élus locaux ont dressé deux tentes devant la sous-préfecture pour exprimer leur exaspération et obtenir des réponses concrètes.

Ce lundi 7 octobre, la municipalité de Saint-Laurent a réagi officiellement à la vague de criminalité qui secoue la ville depuis des mois et va en s'accentuant. Pas un jour sans qu'un acte criminel ne soit dénoncé, un quotidien devenu insupportable pour la population qui vit dans la peur.

Les élus de Saint-Laurent se rassembelnt devant la sous-préfecture ce 8 octobre

Lundi soir, la maire Sophie Charles a publié un communiqué sur ses réseaux sociaux. Un cri d'alarme qui sonne comme une sommation aux services de l'Etat de rétablir l'ordre et la sécurité dans la ville.


Le 3 octobre, la 1ère édile avait envoyé un courrier d'alerte au 1er ministre, Michel Barnier dans lequel, elle réclame l'arrêt du PCR, point de contrôle routier de la crique Margot pour un redéploiement des forces gendarmerie dans les quartiers sensibles de la ville et au poste frontière sur le Maroni. Elle demande également l'éradication des quartiers informels qui "servent de base arrière aux délinquants" et le renforcement des forces de sécurité actuellement très insuffisantes au regard de la population de Saint-Laurent.

Le contexte de Saint-Laurent-du-Maroni est effectivement complexe. Ville de 50 000 habitants selon le dernier recensement officiel, elle doit composer avec une population qui, selon Sophie Charles, atteindrait en réalité près de 80 000 personnes en raison des flux migratoires. Ces flux, favorisés par la proximité du Suriname, sont accusés de faciliter le passage d’armes et de trafic en tout genre, exposant ainsi la ville à une criminalité croissante.

Ce matin, toute l'équipe municipale s'est réunie devant la sous-préfecture pour manifester sa colère et réclamer des actes forts. Les élus resteront là jusqu'à 18h et recommenceront demain si, d'ici là, ils n'ont pas obtenu de réponse des services de l'Etat.

Les élus se rendent devant la sous-préfecturede Saint-Laurent pour manifester contre l'insécurité ©Eric Léon

Pour renforcer cette action, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville, s’est également rendu sur place pour apporter son soutien aux élus de Saint-Laurent-du-Maroni. « Cette situation d’insécurité, qui gangrène notre territoire, exige une réponse ferme et immédiate de l’État », a-t-il affirmé.
Le président de la CTG a souligné que l’ensemble de la Guyane ressent les répercussions de cette violence frontalière et a appelé à « des actions concrètes pour restaurer la sécurité et la paix » dans la région.

Vers midi une réunion de crise s’est tenue. La maire et le président de la Collectivité territoriale se sont rendus au Centre communal d’action sociale pour une réunion de crise en visio conférence avec le président des maires de Guyane et les représentants des députés et de la sénatrice de Guyane. Ils ont pu échanger sur la situation de la sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni et d’une manière générale en Guyane.
Un courrier sera adressé dans les 48h, au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau pour lui décrire la situation et lui demander une audience. Les élus veulent être  reçu dans un délai de 10 jours.