Chaque habitant de Guyane a en tête, la saison des pluies qui vient de s'écouler avec son lot d'inondations et autres submersions de routes.
D'ailleurs, cette saison des pluies semblerait jouer les prolongations. Ce sont les Saint-Laurentais qui ont fait les frais d'un épisode pluvieux ce week-end. En 3h, il est tombé 111mm d'eau sur la région. Résultats plusieurs quartiers ont été inondés. Des centaines de personnes, dont les habitations ont été envahies par les eaux, ont du être déplacées et hégergées en centre d'accueil ou dans des gymnases :
Le reportage de Gaël Ho A Sim
Une période encore propice aux orages sur le Maroni
A la fin du mois de juin, le prévisionniste Patrick Ranson, faisant un bilan de la saison des pluies, annonçait :
Ce mois de juin, l’influence de la Zone de Convergence Intertropicale a commencé à s’atténuer, mais la masse d’air garde un important réservoir d’humidité au-dessus de la forêt et le passage d’ondes tropicales au large suffit à apporter suffisamment d’instabilité pour que des orages se déclenchent les après-midi dans le bassin du Maroni. Toute cette période de juin à août est propice aux orages sur le Maroni.
Comme prévu, il continue de pleuvoir sporadiquement avec plus ou moins d'intensité selon les zones alors que la phase la Niña du cycle ENSO vient de s’achever. Ce phénomène qui perdure depuis près d’un an a entraîné une pluviométrie largement excédentaire sur l’ensemble des communes de Guyane. On est entré maintenant dans une phase neutre du cycle ENSO dont les 2 extrêmes sont el Niño et la Niña. Mais rappelle, le prévisionniste Patrick Ranson :
Le cycle ENSO n’est pas la seule composante à surveiller pour avoir une idée de la pluviométrie sur le long terme en Guyane. En effet, les prévisions saisonnières sont également corrélées à d’autres facteurs. Une anomalie de température positive sur l’océan Atlantique au niveau de l’équateur constitue un facteur favorable à la persistance d’une pluviométrie encore supérieure à la normale pour les mois de juin, juillet et août .
Pour conclure le météorologiste précise :
"L’alternance el Niño, la Niña a toujours existé, mais il y a également des périodes neutres plus ou moins durables. De même, les épisodes el Niño ou la Niña sont plus ou moins forts, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il n’y a pas de signal qui se dégage quant à une évolution de la pluviométrie sur la Guyane en lien avec le changement climatique. Les périodes neutres ou la pluviométrie se rapproche de la normale sont plus fréquentes que les épisodes el Niño ou la Niña."
Des éléments d'informations sur la période des ondes tropicales fournies par meteofrance.gf ICI