Insécurité à Saint-Laurent : après l'installation du PCR à Margot, la colère des riverains s’intensifie

Riverains de Margot : La colère s'intensifie
Depuis l'installation du poste de contrôle routier à Margot (Saint-Laurent du Maroni) en novembre 2023, les chemins clandestins se multiplient et l’insécurité augmente pour les riverains. Pierre Tréfoux s’est rendu sur place et a rencontré le collectif Margot, et a même emprunté l’un de ces passages clandestins. Reportage.

La colère gronde et s’intensifie chez les riverains du secteur de la crique Margot, à Saint-Laurent du Maroni. Depuis l’installation du poste de contrôle routier en novembre 2022, les chemins clandestins se multiplient et l’insécurité augmente pour les riverains. Un collectif de citoyens s’est formé pour dénoncer la situation. A moins d’un kilomètre du PCR - qui était autrefois installé au bourg d'Iracoubo - Luna, une habitante, nous montre l'un des sentiers.

La peur face à l'insécurité

"Ici on est à Margot, chez des habitants et l'endroit où se trouve le PCR est très facile à contourner : en passant par la petite crique pour arriver chez les gens", explique-t-elle. Avec l’installation du poste de contrôle, l’insécurité s’est intensifiée puisque des personnes - en cherchant à le contourner - traversent les habitations des riverains.

Il y a même quelques femmes qui ont peur, maintenant, d'aller sur leur abattis. Vu qu'il y a de plus en plus de passages, vu que le PCR est contourné, elles sont aussi mises en danger. Vous ne savez pas sur qui vous allez tomber.

Sandrine, membre du collectif Margot

Justement, l'un d'entre elles témoigne : "Moi, depuis qu’il a le poste de contrôle, je ne peux plus aller à l’abattis tous les jours comme je le faisais avant et laisser mes enfants à la maison. J’ai peur qu’il leur arrive quelque chose à eux, mais aussi à moi quand je suis toute seule."

Un appel à l’aide lancé aux élus

Ce n'est pas tout, l’emplacement du barrage routier empêche certaines familles de se rendre sur la capitale de l’Ouest et à ses nombreux marchés. "On ne peut plus y aller comme on avait l'habitude de le faire. Quand on achète de la nourriture, c'est difficile de passer avec", raconte Angela, une autre membre du collectif. Exaspéré le collectif Margot lance un appel à l’aide aux élus.

Pendant les manifestations de 2017, ils étaient là. Comme Davy Rimane (député de la 2nde circonscription, NDLR), il s'est présenté et on a pu discuter avec lui, mais il n'est plus jamais revenu vers nous, on attend toujours. Il nous avait dit qu'il prendrait rendez-vous avec la maire de Saint-Laurent (Sophie Charles, NDLR) et il n'est pas revenu vers nous. On aimerait savoir pourquoi ? Pour moi, c'est un manque de respect inconsidérable.

Membre du collectif Margot

Une situation sans issue pour les riverains de la crique Margot, alors que les sentiers clandestins se multiplient au détriment de la sécurité de la population locale.