Vanessa Gittens raconte que son goût pour le ballon rond lui est venu dès son plus jeune âge :
« J’étais très proche de mon père qui lui était gardien dans une équipe locale. Je regardais les matchs avec lui, cette passion pour le football me vient de lui. »
Mais aller dans les stades, assister aux matchs à la télévision, cela ne suffisait pas à l’adolescente qui a voulu devenir joueuse :
« Adolescente, j’ai dit à ma mère que je voulais faire du foot. Mais à l’époque le foot féminin n’était pas développé comme aujourd’hui. Elle m’a dit que c’était un sport de garçon et de choisir autre chose. J’ai, donc, fait du volley-ball mais j’ai toujours gardé cette idée qu’il me fallait trouver un moyen d’être sur un terrain de foot. Donc devenir arbitre où suis sur le terrain au plus près du jeu a été la solution."
De l’arbitrage local à l’arbitrage international
En 2022, Vanessa Gittens tente une nouvelle aventure professionnelle en Guadeloupe. Un de ses collègues la pousse à concrétiser cette envie d’être arbitre :
« En novembre 2022, j’ai suivi une formation accélérée sur 3 jours, sanctionnée à son terme par un examen. J’ai réussi, j’étais la seule femme de cette session. J’ai enchaîné avec deux autres formations obligatoires avant de pouvoir diriger un match. J’ai commencé à arbitrer cette année au mois d’avril en Guadeloupe. À quelques exceptions près quand on débute, on commence par les matchs de jeunes et les matchs féminins. Mais cette saison, je passe en régionale 3 donc j’arbitrerai des matches d’hommes et féminins seniors. »
Vanessa ne s’arrête pas à ce stade et elle continue, opiniâtrement, de se former. Soutenue par son club, elle vise l’élite de l’arbitrage :
« Pour ce stage d’arbitres organisé par la Concacaf et la Fifa, il y a eu une présélection et une sélection définitive. Nous sommes huit arbitres et deux instructeurs. Dans les huit arbitres nous sommes deux femmes. La formation a alterné théorie et pratique de 7h30 à 17h30 durant 4 jours. Il y a énormément de notions à intégrer. Le stage Concacaf permet de déceler des talents qui pourront être désignés pour des tournois organisés par la Concacaf. Et, il s’agit, aussi, d’être au même niveau d’information avec tous les arbitres mondiaux car il y a des règles dans le football qui sont parfois modifiées par la Fifa. Donc nous faisons un point sur ces modifications et cela permet à tout le monde d’être au même niveau d’information. Nous effectuons des tests d’évaluations en visionnant des vidéos et devons apprécier les situations de jeu et donner la réponse adéquate. Nous avons des débats, des analyses… »
Des arbitres bien formés et en superforme physique
L’exigence, pour ces juges du football, va au-delà de la parfaite connaissance des règlements de la discipline. Ils doivent, comme les joueurs, être en excellente condition physique car ils sont amenés à beaucoup courir durant les rencontres. Un point que ne néglige pas Vanessa :
« C’est primordial d’avoir la condition physique car nous devons être au plus près de l’action pour avoir les bons angles, la bonne vision afin, ensuite, de prendre la bonne décision. Il faut respecter un positionnement, un ballon qui traverse le terrain en diagonale, nous devons pouvoir suivre. Il faut une préparation physique pour être au bon endroit au bon moment. Mais dans mon club, je suis bien encadrée et je fais des entraînements spécifiques ».
Ces bénévoles du sport sont souvent sur les terrains les week-ends, ce qui demande, obligatoirement, une organisation personnelle rigoureuse.
«C’est beaucoup le dimanche matin pour les matchs de jeunes en Guadeloupe, quelquefois le mercredi après-midi ou le samedi. Il faut se rendre disponible. Mais nous recevons le planning plusieurs jours à l’avance. Je m’organise pour mon fils de 3 ans que je fais garder. Heureusement, il est déjà inscrit dans mon club, l’AOG (l’Association omnisports gourbeyrienne), nous serons sur la même lignée».