Précarité : 53 % des familles vivent sous le seuil de pauvreté en Guyane

Des squats hauts perchés sur le Mont Baduel à Cayenne
D’après une étude de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques en Guyane, une personne sur deux, vit sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres datés de 2017, doivent être réévalués, la crise sanitaire ayant creusé les inégalités.

Des familles en grande précarité, occupant les cages d’escaliers d’une cité à l’heure du déjeuner pour faire manger leurs enfants faute de pouvoir les inscrire à la cantine. Cette information a choqué l'opinion. Une situation loin d'être inédite, nouvelle démonstration de la pauvreté existant en Guyane. La moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté.

En juillet 2020, une étude de l’INSEE publiait les chiffres de la pauvreté dans les DOM et en particulier en Guyane. Résultat : 53 % soit 122 600 personnes pauvres, en clair, la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté.. De quoi s’alarmer. Une étude qui elle-même tient compte de chiffres publiés avant la pandémie. Ces personnes ont un niveau de vie inférieur à 1 010 euros par mois et par unité de consommation, le seuil de pauvreté national fixé à 60 % du niveau de vie médian national.

Ce montant correspond au niveau de vie d’une personne vivant seule, il est de 2 121 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Depuis, avec la crise sanitaire les inégalités se sont creusées révélant les profondes disparités entre les populations. Des populations le plus souvent en situation irrégulière, assujetties aux allocations sociales, et qui avec la crise n’ont pas pu avoir accès aux subssides habituels de l’économie informelle. L’absence d’emploi, le fait d’être né à l’étranger et dans une moindre mesure, l’absence de diplôme sont les premières causes de la pauvreté. Les familles monoparentales et les ménages jeunes cumulent ces difficultés et sont ainsi plus touchés par la pauvreté.

550 euros par mois 

En 2017, la moitié de la population vivait sous le seuil de pauvreté, contre 14% en métropole, avec 23% des habitants disposant de moins 550 euros par mois pour vivre. Par ailleurs, on comptait aussi six enfants sur dix vivants dans une famille pauvre. Le taux de mortalité infantile a baissé pour atteindre 10%, mais il est toujours l'un des plus élevés de France. En 2016, une étude de l'AFD (Agence française de développement) montrait que la Guyane avait 15 années de retard par rapport à la métropole, sur des critères économiques (revenu par habitant), d'éducation (nombre d'années d'études moyennes) et de santé (espérance de vie à la naissance).

60 000 colis distribués

Des chiffres qui interrogent. La crise sanitaire a mis en lumière une certaine dégradation de la situation alimentaire de beaucoup de personnes en Guyane. D’avril à septembre 2020, au pic de la crise, 60 000 colis ont été distribués pour environ 180 000 bénéficiaires. 

L’Etat contribue environ à 85% du budget total consacré à l’aide alimentaire d’urgence. En 2020, l'aide a représenté 8 millions d’euros.