Ils sont des centaines de fidèles à se rendre ce dimanche sur le site de Counamama à Iracoubo, afin de raviver la mémoire de ces religieux, déportés, morts en martyrs, dans des circonstances dramatiques.
Combien étaient-ils ? Difficile de donner un chiffre...Au lendemain de la Révolution française de 1789, des serments de fidélité aux nouvelles lois républicaines sont imposés aux religieux, malgré l’opposition du Saint-Siège. Ceux qui refusent sont systématiquement pourchassés et arrêtés. Entre 1797 et 1799, plus de mille prêtres réfractaires ont été condamnés à la déportation vers la Guyane sur ordre du Directoire. Si des centaines périrent avant le départ, à Rochefort, le reste embarqua pour Counamama.
À peine arrivés, un tiers d’entre eux meurt de maladies, de chagrin et de misère, dans d’atroces conditions. Ce camp de Counamama n’a duré que 4 mois, mais il a été meurtrier. Au total, 312 personnes ont été́ transférés en Guyane. Parmi elles, 271 prêtres et religieux, des députés, des journalistes opposants. Au sortir du camp de Counamama, qualifié de « camp de la mort », il ne restait que 113 survivants, soit environ plus de 150 morts.
Nous avons eu un temps d’arrêt à cause du Covid et là nous reprenons. Nous mettons en avant ces prêtres déportés au 18e siècle pour avoir refusé de renier leur église. A partir du 12 aout 1792, des centaines d’ecclésiastiques sont emprisonnés car l’Assemblée constituante avait adopté l’interdiction des vœux religieux. Le 27 novembre l’Assemblée constituante exige que les membres du clergé renoncent à la religion catholique, à ce moment il y a eu une division au sein du clergé. Certains acceptent, d’autres non. Les persécutions vont s’amplifier. Il y a trente mille religieuses et dix-sept mille prêtres assassinés. La Convention décide quelques années plus tard, la déportation en Guyane des religieux mais aussi de tous les autres qui ont refusé de faire allégeance. Il y a eu beaucoup de dénonciations de religieux.
Patrick Louis Ferdinand association des amis et bienfaiteurs de Counamama
La foi des persécutés
Le dernier dimanche d’octobre, un pèlerinage au cimetière des Pères est traditionnellement organisé. Cette année, Monseigneur Alain Ransay, Evêque de Cayenne depuis 2021, conduira ce pèlerinage dédié à la bravoure et la générosité de ces religieux dans la foi. Aujourd’hui, les autorités catholiques et les fidèles souhaitent que ces prêtres persécutés pour leur engagement chrétien, soient reconnus martyrs.
Il faut rendre hommage à ces religieux morts dans d’atroces souffrances, aujourd’hui, l’actuel évêque Alain Ransay veut faire un dossier étayé afin que le Vatican puisse les béatifier. Le Saint-Siège a déjà reconnu d’autres lieux. Pourquoi pas le nôtre ? Il y a eu des prêtres français mais aussi belges. Nous allons tout faire pour cette reconnaissance.
Patrick Louis Ferdinand association des amis et bienfaiteurs de Counamama
Louanges, messe solennelle, ponctueront cette journée. Le pèlerinage se poursuivra à 14 h avec le chemin de Croix de Counamama. Les bénédictions suivront à partir de 15h, les sacrifices ne doivent pas être vains.