Depuis le premier jour du Festival International du Film-documentaire Amazonie Caraïbes, Neto Pompeu est un peu partout sur le site du camp de la transportation, à Saint-Laurent du Maroni.
Pour la deuxième fois, il est community manager sur l'événement. "Mes journées consistent à créer du contenu, à animer, à répondre aux commentaires, à faire des stories, à relayer les informations importantes du festival", nous explique-t-il. Neto se rend aux différentes activités du FIFAC (rencontres professionnelles, visites d'élèves, projections) pour capturer ces moments et les partager sur les réseaux sociaux.
Serge Abatucci est, lui aussi, très sollicité. Et pour cause, il est le président de l'Association du Festival International du Film-documentaire Amazonie Caraïbes. C'est aussi un comédien reconnu. Pendant le FIFAC, "j'arrive, je fais des interviews, je parle aux gens, je souhaite la bienvenue aux uns et aux autres, je regarde si tout va bien", dit-il.
Saint-Laurent du Maroni dans l'âme
Le comédien rencontre notamment les plus jeunes, car il a une grande expérience dans le milieu audiovisuel. Il a notamment joué dans les films L'orpailleur, 600 kilos d'or pur ou Rue Cases-Nègres. Son monde à lui, c'est surtout celui du théâtre. Aujourd'hui, il est directeur de la Compagnie KS and CO et directeur du Théâtre-École Kokolampoe. Des structures implantées au camp de la transportation, à Saint-Laurent du Maroni... une ville qui l'a pris dans ses bras quand il a effectué son service militaire à Saint-Jean du Maroni.
Il se trouve que j'étais secrétaire médicale, mais je pouvais m'absenter comme je voulais. Je passais le plus clair de mon temps à Portal, où il y a des Amérindiens, à Apatou en pirogue, sur le fleuve, etc... Et du coup un soir, sur le fleuve, je me dis 'voilà l'endroit où je finirai ma vie'[...] D'autre part, à ce moment, la détermination que je ne ferai rien d'autre de ma vie que de prendre la parole, les mots, c'est là.
Neto Pompeu a, quant à lui, grandi dans la capitale de l'Ouest. Il l'a quittée après le lycée pour les études, mais est revenu en période de Covid-19 avec un projet en tête. "J'ai fondé l'agence web marketing Primo Studio pour proposer des services (création de visuels, de vidéo, gestion des réseaux sociaux) aux structures de l'Ouest Guyanais", indique le jeune entrepreneur saint-laurentais. Mais ce n'est pas tout...
Je suis revenu en Guyane pour mes parents, mais aussi pour contribuer au développement de la Guyane et surtout de l'Ouest, qui n'a pas énormément de visibilité. C'est pour ça qu'on a aussi lancé le Gongosa, pour donner plus de visibilité aux activités de Saint-Laurent du Maroni. Je contribue au rayonnement de l'Ouest. Le FIFAC, c'est un Festival du Film Amazonie Caraïbes qui se passe à Saint-Laurent du Maroni, je me suis donné pour objectif d'apporter mes compétences que j'ai acquises et de les amener ici en Guyane pour faire des choses de bonnes qualités, comme on peut le voir ailleurs.
Neto Pompeu a donc créé le site et l'application Gongosa, qui montre les activités qui sont programmées chaque jour à Saint-Laurent du Maroni. Il espère pouvoir l'étendre, un jour, au reste du territoire.
L'avenir, c'est aussi ce qui intéresse Serge Abatucci. Alors que l'on évoque son passé et ses accomplissements, il dit : "Je ne regarde jamais en arrière. L'arrière est, c'est passé, et je suis." Aujourd'hui, il est dans le legs, affirme le metteur en scène. "J'ai envie de reprendre la voie du conteur, du poète, du comédien, de faire des choses qui me plaisent", conclut-il.