C’est un énorme projet artistique qui a vu le jour à Bélem après des années de préparation. Bienal Das Amazonias réunit 120 artistes dont 10 de la Guyane, incluse, dans l’ensemble amazonien culturel. Cette biennale qui va donc se tenir tous les deux ans dorénavant est, aussi, le travail d'une soixantaine de médiateurs du Brésil, de la Bolivie, de la Colombie, de l’Equateur, de la Guyana, de la Guyane du Suriname, du Pérou et du Vénézuela.
Maintes fois reportée, en raison de la pandémie covid et des difficultés administratives, cette biennale intitulée : Bubias - Les eaux comme source d'imagination et de vœux - a été portée par un collectif de quatre femmes commissaires : Sandra Benites, enseignante et chercheuse et commissaire au Musée de l’Art de São Paulo, Keyna Eleisson, conservatrice et écrivaine, directrice du Musée d’Art Moderne de Rio, Flavia Mutram, artiste, chercheuse et enseignante à Porto Alegre et Vânia Leal, historienne de l’art basée à Bélem,
Le voeu de ces spécialistes de l'art était d'ouvrir cette exposition à l'ensemble de l'Amazonie qui couvre 9 états du Brésil et les pays voisins cités plus haut et e mettre en valeur un riche patrimoine contemporain comme affirmé par Livia Conduru, productrice de la biennale : « Nous avons une production absolument riche et contemporaine, et que personne ne regarde, parce qu'il nous semble que, apparemment, seul ce qui est compris par l'artisanat a été hérité »
Une dizaine d’artistes de Guyane conviés
Parmi les œuvres des 120 artistes rassemblées à Bélem figurent celles d’une dizaine d’artistes de Guyane tels : John Lie A Fo, Lova Lova, Roseman Robinot, Tabita Rézaire, Ti’ iwan Couchily, T2i et Noon, des artistes du Carma avec Patrick Lacaisse, Marcel Pinas, René Tosari du Surinam.
Philippe Bon, conseiller médias, cinéma et arts visuels à la Direction des Affaires Culturelles de Guyane, précise les contours de ce premier échange :
« Cette biennale aura lieu désormais tous les deux ans. Depuis un an, j’ai mis les commissaires de l’exposition en relation avec les artistes. Notamment, quand elles sont venues en Guyane au mois de décembre pour découvrir des artistes, visiter des galeries ce qui leur a permis de rencontrer Thierry Tian Sio Po, Tabita Rézaire, Roseman Robinot, Patrick Lacaisse, Ti’iwan Couchily dont elles ont beaucoup apprécié le travail. Elles étaient accompagnées de Yasmina Regad qui était la co-curatrice du pavillon français de la Biennale de Venise en 2022 et qui a effectué une partie du travail de défrichage pour le compte de la Bienal Das Amazônias. Le choix final est essentiellement celui de Keyna Eleisson, venu de Rio. La Guyane a beaucoup marqué ce collectif de curatrices. Elles ont été impressionnées par la qualité des œuvres qu’elles ont découvertes, et l’art tembé qu’elles ne connaissaient pas. Il a fallu faire des choix. Mais c’est une première étape franchie qui permettra d’envisager beaucoup plus, par la suite, avec les organisatrices.»
Cette collection d’œuvres, toiles, photographies et autres installations, sera exposée dans différents lieux de la capitale du Para, Bélem, en particulier dans un ancien magasin, un immense espace de 8000 m2.
Bienal Das Amazonas est gratuite et ouverte au public jusqu’au 5 novembre.