Procès "Manoelzinho" : un complice présumé incrimine le chef de bande absent

Le palais de justice de Fort de France
Au 3ème jour du procès des meurtriers présumés de 2 militaires à Dorlin en 2012, l’un des 2 accusés présents, qui n’est pas poursuivi pour ces meurtres, a désigné Manoel Moura Ferreira, alias « Manoelzinho », comme l’auteur principal des faits présumés jugés par la cour d'assises. 
30 ans, le visage toujours sérieux, taille moyenne, Itamar Bezerra Alves se présente comme un travailleur mais pas un tueur, ayant exercé comme agriculteur au Brésil puis orpailleur – illégal - en Guyane. Malgré tout, durant l’enquête,  de nombreux témoins attestent de sa participation active à la bande de Manoelzinho, détenteur d’un fusil d’assaut de type kalachnikov AK47…A la barre, Itamar reconnaît avoir eu cette arme confiée par le « petit Manoel », mais seulement à partir de la fuite vers le Brésil. Il reconnaît aussi avoir été présent lors de la fusillade avec des gendarmes sur l’Inini dans la nuit du 19 au 20 mai 2012, sans avoir tiré, préférant sauter à l’eau.

"La peur de Manoelzinho"

ll était là aussi sur l’Approuague le 11 juillet 2012, quand deux pêcheurs ont été blessés dans une tentative de vol de leur pirogue. S’il nie toute participation, Itamar incrimine Manoelzinho et d’autres membres de la bande pour ces faits mais aussi pour les tirs sur l’hélicoptère des gendarmes et l’embuscade fatale aux deux militaires, le 27 juin 2012.  Il explique son appartenance à ce groupe par "la peur de Manoelzinho", à qui "on ne pouvait pas dire non", selon ses dires. Pourtant, lors de la cavale en forêt, un témoin affirme en parlant de la bande : « ils s’amusaient…ils rigolaient ensemble… »

Verdict ce mercredi après-midi

Deuxième accusé présent à l’audience, Ronaldo Miranda Carvalho est poursuivi pour détention d'armes, association de malfaiteurs et tentative de meurtres sur les deux pêcheurs de l’Approuague. Incarcérés au Brésil, Manoelzinho et un complice présumé sont poursuivis en leur absence pour des faits présumés commis de mai à juillet 2012. Ce matin, réquisitions de l’avocat général et plaidoiries de la défense. Le verdict est attendu dans l’après-midi.