Né en 2020 au plus fort de la crise covid pour lutter contre l'obligation vaccinale, les motifs impérieux ou encore pour réclamer la suspension du pass sanitaire, la Caravane de la Liberté a rassemblé un certain nombre d'organisations associatives et syndicales guyanaises.
Pendant plusieurs mois, les membres de ce collectif ont mené des actions sur le territoire pour faire entendre leurs revendications aux autorités préfectorales et sanitaires locales.
Sept membres de ce collectif citoyen, parmi lesquels Olivier Goudet et Yvane Goua de l'association Trop Violans, sont dans le collimateur de la justice.
Ils sont soupçonnés d'avoir commis plusieurs infractions, notamment d'avoir organisé des manifestations sur la voie publique sans autorisation.
Leur procès était prévu ce mercredi 5 juillet au tribunal judiciaire de Cayenne, sur le site du Larivot, mais finalement aucun dossier n'a été examiné. Des irrégularités ont été constatées dans les procédures.
C’est donc en 2023 que les militants de la caravane de la Liberté seront jugés.
Nous avions prévu ce fiasco. L’ancien procureur de la République Samuel Finielz avait appelé en garde à vue tous les prévenus alors que ces personnes étaient engagées dans la lutte contre l’obligation vaccinale. Elles participaient à la Caravane de la Liberté. Aujourd’hui on leur reproche d’avoir organisé des manifestations. Donc clairement, ces personnes n’ont rien à faire dans un tribunal.
Me Lucie Louzé-Donzenac - l’une des avocates de la défense
Parmi les affaires citées, l’intervention des membres de la Caravane de la Liberté sur un stand de vaccination de la Croix Rouge dans le quartier de Montlucas à Cayenne. C'était en septembre dernier.
Me Sacha Ghozlan, avocat de la Croix Rouge, regrette que ces clients doivent attendre des mois supplémentaires.
Il y a un sentiment de découragement parce que les faits qui se sont déroulés en septembre 2021, mais plus généralement les faits qui ont eu lieu tout au long de la campagne de vaccination, des faits qui avaient vocation à intimider, à menacer les soignants, à les empêcher de faire leur travail, ces faits là ils doivent être jugés rapidement. Le Covid est toujours là, les soignants sont encore en souffrance aujourd’hui et ils attendent que la justice passe, que leur cause soit entendue, mais aussi de pouvoir exprimer leurs difficultés à travailler dans ces conditions. Par conséquent nous serons là en 2023 pour faire valoir leurs droits, pour les défendre et pour rappeler que le travail que mène les soignants, c’est une action menée au nom de l’intérêt général. Ils accomplissent une mission de service public et c’est ce que nous rappellerons dans un an, à l’audience.
Me Sacha Ghozlan - avocat au barreau de Paris
Seuls 2 des 7 prévenus étaient présents à l’audience ce matin. Les procès sont programmés de février à septembre 2023.