Le second et dernier volet du programme d’échange entre la Guyane et la Belgique par les associations Peupl’en Harmonie et l’organisation JAVVA (Jeunes Actifs dans le Volontariat et les Voyages Alternatifs) vient de toucher à sa fin. Après avoir accueilli les Belges chez eux dans un premier temps, puis s’être rendus à Bruxelles le 18 mai dernier, les sept Guyanais membres du programme sont rentrés au bercail ce jeudi 26 mai 2022.
"On a fait beaucoup de choses !", raconte Alexia Philippart de Foy, coordinatrice de l’échange pour l’association guyanaise Peupl’en Harmonie. Et de poursuivre : "On a essayé de suivre la même logique que ce qui a été fait en Guyane, donc toujours sur le thème du ‘penser global, agir local’. On a démarré fort, avec trois jours de volontariat. On a fait deux jours dans une ferme en permaculture, pendant lesquels on a planté, on a semé et on a construit les fondations d’une yourte."
Générosité et découverte au cœur du séjour
Les sept jeunes Guyanais, leurs neuf amis belges, ainsi que leurs encadrants ont également fait preuve de générosité. A l’occasion d’un festival de musiques du monde, qui s’est tenu à Bruxelles, ils se sont portés volontaires pour démonter les structures installées pour l’événement. Les jours suivants, les activités ont été moins physiques. Les Guyanais ont découvert la capitale de la Belgique. Ils ont notamment visité le Parlamentarium, le centre des visiteurs du Parlement européen.
On a eu, bien évidemment, des ateliers de réflexion. Pendant toute une matinée, on a joué à un jeu sur les inégalités dans le monde. On a vu la répartition des richesses par rapport aux populations de certaines zones géographiques. On a aussi parlé de la migration […] ça a permis d’ouvrir les yeux sur certains sujets dont on ne parlait pas nécessairement au quotidien.
Alexia Philippart de Foy, coordinatrice de l’échange pour l’association guyanaise Peupl’en Harmonie
Confiance en soi et ouverture aux autres, les révélations de l’échange
Les 16 participants au programme ont également pris un moment pour dresser le bilan de leur échange entres Belges et Guyanais. Deux sentiments, partagés par l’ensemble des jeunes, sont revenus sur la table : la confiance en soi et l’ouverture aux autres. Par exemple, Amana, 22 ans et originaire de Taluen, s’est rendu compte que ses idées et son avis comptent et qu’il ne devait pas avoir peur de les partager avec l’ensemble du groupe.
J'ai appris beaucoup de choses en Belgique, pendant l'échange. Comment faire du jardinage, comment planter des graines, comment démonter un chapiteau... J'ai aussi retenu qu'ils faisaient les meilleures frites, elles sont à base de graisse de bœuf ! [...] Ça m'a apporté beaucoup de joie. Aller voir ce qu'il se passe ailleurs était la meilleure chose à faire pour moi. Peut-être qu'un jour, j'y retournerai pour revoir mes amis.
Silleive, participante guyanaise
"Ils ne s’attendaient pas autant à s’ouvrir à des inconnus, parce que finalement, on a passé près de 20 jours tous ensemble. C’était très riche pour si peu de temps. Il y a eu énormément de partage sur nos cultures, sur nos vies personnelles, sur nos ambitions, sur nos projets d’avenir, etc. Les participants étaient étonnés, notamment les filles Guyanaises, dont la plupart étaient Amérindiennes", ajoute la coordinatrice de l’échange.
L’échange m’a permis de découvrir de belles personnes sages, sensées, rigolotes. On a découvert beaucoup de choses : comment [les Belges] mangeaient ou se déplaçaient, avec le métro notamment. C’était tellement beau. Ça a été un plaisir de les accueillir en Guyane. On a visité le Centre Spatial Guyanais, Montsinéry-Tonnégrande […] C’était tellement magnifique que je ne sais plus quoi dire. C’est quelque chose qui ne se présente pas tout au long de l’année, il faut toujours prendre les meilleures occasions !
Levhi, participant guyanais.
Une invitation à la découverte du monde
Cette expérience a, par ailleurs, éveillé la curiosité et l'envie de voyage des jeunes participants. "Ce sont tous des jeunes et beaucoup se sont rendus compte que la différence n'était pas un obstacle, mais plutôt une richesse", poursuit Alexia Philippart de Foy. "Tout ça leur a donné envie de voyager, mais pas de manière 'superficielle', plutôt pour partir à la rencontre des personnes qui habitent sur les territoires où ils seront", conclut-elle.