Cela n'est pas une intox. On compterait bien 25 000 migrants haïtiens en Guyane comme l'affirme le député Gabriel Serville intervenu à ce sujet le 18 octobre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale. Mais quels sont les éléments qui permettent d'avancer ce chiffre?
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En 2014, le GUDA, le guichet unique des demandes d’asile avait engrangé à peu près 1047 demandes. L’année suivante, en 2015 les chiffres étaient de 2800. A la fin du mois d’août de cette année, on comptabilise 5000 demandes enregistrées. Mais à la lecture de ces chiffres, comment parvient -on, alors, à dire qu'il y a 25 000 nouveaux migrants haïtiens en Guyane?
Il y a quelques semaines, au moment de la suspension de l’enregistrement des demandes d’asile au Guichet Unique de Demandeur d’Asile, la Préfecture dit avoir la certitude que 1 600 personnes avaient des tickets pour se présenter à la plate forme d’accueil.
Depuis 2014 à nos jours, ce volume total représente donc bien un peu plus de 10 000 potentiels demandeurs d’asile présents en Guyane.
Et c’est là que l’estimation des 25 000 migrants peut poser des interrogations puisque ce chiffre est une pure déduction. Seulement il faut savoir que les demandes d’asiles ne sont réservées qu’aux adultes et selon les services de l’Etat, ces personnes arrivent en Guyane avec des enfants. Et ce facteur se vérifie à la rentrée scolaire, un baromètre pour les autorités. Cette année dans les écoles primaires ou encore les collèges il y a eu un pic significatif en matière d’inscriptions. Gabriel Serville évoque plus de 220 inscriptions supplémentaires dans sa commune, et plus d’1 millier cette année seulement au collège. L'analyse des chiffres dans le système scolaire permet donc de majorer le nombre officiel des migrants , en le doublant notamment,à l'instar du député et maire de Matoury.
Le processus s'effectue en trois étapes donc : GUDA – CROIX ROUGE – OFPRA.
Entre la demande d’asile enregistrée en Préfecture (au GUDA) et la demande d’asile manifestée à l’OFPRA, il arrive que les demandeurs n’aillent pas au bout de la démarche.
Ces personnes peuvent donc bien avoir été enregistrées au GUDA, mais une fois le formulaire en main prouvant que les démarches ont été entamées et les aides reçues ( CMU / allocations etc…), certaines de ces personnes ne vont pas plus loin.
L’OFPRA ne voit alors pas forcément tous les demandeurs inscrits au début du processus. Cela est même chose entre la plate forme d’accueil de la Croix Rouge, et le GUDA. Impossible en tout cas de connaître le nombre exact de personnes qui vont réellement au bout du suivi.
Entre chaque processus, il y a une perte d’effectif. Ce qui ne permet donc pas de vérifier les chiffres de manière mathématique.
L’Etat vérifie ce qui se passe à la Croix Rouge ou encore au GUDA et peut affirmer qu'un adulte est inscrit.
En revanche, l’Etat n’est pas en mesure de dire qui accompagne cet adulte notamment le nombre d’enfants. Car un mineur ne peut pas demander l’asile, ce sont ses parents qui effectuent la demande.
Chaque fois donc qu’il y a un individu isolé, il faut aussi prendre compte un paramètre celui de l'existence d'une famille.
En conséquence, les chiffres doivent être majorés en fonction d’une estimation du nombre d’enfants mineurs qui ne font pas l’objet de demandes d’asile.
La seule discussion que l’on peut donc avoir c’est de savoir si on majore de 100%, 150% ou 200%. Chacun peut faire son calcul.
Il y a quelques semaines, au moment de la suspension de l’enregistrement des demandes d’asile au Guichet Unique de Demandeur d’Asile, la Préfecture dit avoir la certitude que 1 600 personnes avaient des tickets pour se présenter à la plate forme d’accueil.
Depuis 2014 à nos jours, ce volume total représente donc bien un peu plus de 10 000 potentiels demandeurs d’asile présents en Guyane.
Et c’est là que l’estimation des 25 000 migrants peut poser des interrogations puisque ce chiffre est une pure déduction. Seulement il faut savoir que les demandes d’asiles ne sont réservées qu’aux adultes et selon les services de l’Etat, ces personnes arrivent en Guyane avec des enfants. Et ce facteur se vérifie à la rentrée scolaire, un baromètre pour les autorités. Cette année dans les écoles primaires ou encore les collèges il y a eu un pic significatif en matière d’inscriptions. Gabriel Serville évoque plus de 220 inscriptions supplémentaires dans sa commune, et plus d’1 millier cette année seulement au collège. L'analyse des chiffres dans le système scolaire permet donc de majorer le nombre officiel des migrants , en le doublant notamment,à l'instar du député et maire de Matoury.
Le circuit des demandeurs d'asile
La procédure administrative de la demande d’asile commence quand on s’inscrit au premier guichet, le GUDA (guichet unique de demande d’asile) et se termine quand on a terminé le processus au complet : à l’OFPRA, (Office français de protection des réfugiés et apatrides)Le processus s'effectue en trois étapes donc : GUDA – CROIX ROUGE – OFPRA.
Entre la demande d’asile enregistrée en Préfecture (au GUDA) et la demande d’asile manifestée à l’OFPRA, il arrive que les demandeurs n’aillent pas au bout de la démarche.
Ces personnes peuvent donc bien avoir été enregistrées au GUDA, mais une fois le formulaire en main prouvant que les démarches ont été entamées et les aides reçues ( CMU / allocations etc…), certaines de ces personnes ne vont pas plus loin.
L’OFPRA ne voit alors pas forcément tous les demandeurs inscrits au début du processus. Cela est même chose entre la plate forme d’accueil de la Croix Rouge, et le GUDA. Impossible en tout cas de connaître le nombre exact de personnes qui vont réellement au bout du suivi.
Entre chaque processus, il y a une perte d’effectif. Ce qui ne permet donc pas de vérifier les chiffres de manière mathématique.
L’Etat vérifie ce qui se passe à la Croix Rouge ou encore au GUDA et peut affirmer qu'un adulte est inscrit.
En revanche, l’Etat n’est pas en mesure de dire qui accompagne cet adulte notamment le nombre d’enfants. Car un mineur ne peut pas demander l’asile, ce sont ses parents qui effectuent la demande.
Chaque fois donc qu’il y a un individu isolé, il faut aussi prendre compte un paramètre celui de l'existence d'une famille.
En conséquence, les chiffres doivent être majorés en fonction d’une estimation du nombre d’enfants mineurs qui ne font pas l’objet de demandes d’asile.
La seule discussion que l’on peut donc avoir c’est de savoir si on majore de 100%, 150% ou 200%. Chacun peut faire son calcul.