Il s’appelle Jean-Luc Samos. La semaine dernière, après avoir été cité par le Président de la République, il n’a pas hésité à s’adresser directement à lui pour expliquer qu’il n’a jamais perçu la fameuse prime covid. Qu’en est-il de son versement ?
Il s’appelle Jean-Luc Samos, son métier chauffeur-éboueur en Guyane. La semaine dernière, après avoir été cité par le Président de la République lors de ces vœux, il n’a pas hésité à s’adresser directement à lui pour expliquer qu’il n’a jamais perçu la fameuse prime covid, pourtant proposée par le gouvernement, afin de remercier les salariés en « première ligne » de l’épidémie. Cet exemple a fait le tour du pays. Mais qu’en est-il du versement de cette prime exceptionnelle en Guyane ?
« Les primes de 1000 euros que vous avez mis en ligne et qu’on devait toucher, j’ai jamais touché ça. Et j’ai toujours assuré le service minimum »
Un appel qui résonne
L’appel adressé directement au Président de la République par ce chauffeur-éboueur la semaine dernière en dit long sur les aléas de la fameuse « prime covid », annoncée l’an dernier par le gouvernement. Sur notre territoire, les personnels exposés au virus sont nombreux. Parmi eux, les aides à domicile. Ils n’ont toujours pas reçu cette prime exceptionnelle, mais attendent surtout une revalorisation de leur métier.
« C’est une bonne chose mais je pense que ce serait mieux qu’on voit aussi pour qu’on augmente un peu les salaires. La prime pour le covid… De toute façon on est obligé de travailler, c’est notre devoir, on doit le faire, donc ça ne change pas grand-chose pour moi qu’on donne la prime de 1000 euros ».
En attente
Ce salarié est embauché par une petite entreprise de service à domicile installée à Cayenne. Dans son cas, le versement de cette prime dépend de la Collectivité territoriale de Guyane.
« L’arrêté a été prononcé en faveur de notre entreprise pour percevoir à peu près 50 000 euros de primes pour l’ensemble du personnel. Et on est dans l’attente du versement sur le compte de la société de manière à pouvoir le reverser aux salariés »
Une belle enveloppe
15 services d’aide à domicile regroupant 140 salariés ainsi que 10 établissements du secteur de la petite enfance sont encore en attente de la CTG. La prime covid destinée à ces structures représente une enveloppe de 206 000 euros, dont 66 000 (euros) en provenance de l’Etat.
« Au courant du mois de janvier, les versements seront faits aux établissements. Les aides à domicile c’est un montant de maximum 1000 euros en fonction bien sûr des temps de présence et des critères définis par la collectivité et pour les autres établissements, de 500 euros pour le personnel éducatif et le personnel tel que les assistantes familiales ».
Des exceptions dans le privé
Pour les centres hospitaliers, l’enveloppe dépend directement de l’Etat. A l’hôpital de Cayenne, qui compte plus de 2500 agents, des primes ont déjà été versées. Les dernières régularisations seront effectuées au cours du mois assure sa direction. Dans le secteur privé, peu d’entrepreneurs ont pu offrir cette prime à leurs salariés. Il faut dire que les entreprises doivent trouver les fonds dans leur trésorerie, en échange d’avantages fiscaux. Ces caissiers font donc partie des exceptions, en percevant une prime de 600 euros en moyenne.
« Ça m’a donné un peu plus de motivation, bien que j’en avais déjà, pour venir travailler sur la ligne de caisses avec la période difficile qu’on avait eu »
Une prime qui a été versée aux salariés dès le mois de juin.
Le reportage de Sébastien Laporte et Martial Gritte :