Le recteur de Guyane, Youssoufi Touré, sur le départ

Youssoufi Touré en conférence de rentrée, le second à partir de la gauche
Le recteur Youssoufi Touré quitte la Guyane. Il en annoncera les raisons lors d'une conférence le 4 janvier. Ce départ coïncide avec les révélations, la semaine dernière, du journal Libération sur sa gestion catastrophique de l'Université d'Orléans dont il était le président il y a moins d'un an.
Youssoufi Touré aura donc marqué la Guyane par son passage éclair à la tête du rectorat de Guyane. Un peu plus de 8 mois. Une véritable tempête est en train de s’abattre sur le recteur de Guyane. Il a fait les gros titres du quotidien « Libération » la semaine dernière.

Youssoufi Touré a laissé l'université d'Orléans exsangue

L'article  expose dans les moindres détails les dysfonctionnements qui ont entrainé le déficit de près de 15 millions d’euros de l’université d’Orléans. Parmi les manquements reprochés, son train de vie ou encore sa gestion autoritaire. Les confrères de la Région Centre et les syndicats parlent d'un établissement qui était "géré sous le régime du fait du prince" durant plusieurs années. Un régime « d’hyper-présidentialisation », basé sur un clientélisme gagnant-gagnant et qui se traduisait par des notes de frais injustifiées, l’octroi de primes aux élus de l’Université et autres avantages divers. L’épouse de Youssifi Touré, cadre de la faculté durant sa mandature, aurait également bénéficié de faveurs de la présidence.
Bref, une dérive budgétaire illustrée, par exemple, par une facture de téléphone de 8500 euros laissée à Orléans. Cependant il n'y aurait pas eu d’enrichissement personnel selon Libération. Mais on connaît le résultat : 15 Millions d’euros de déficit pour la faculté d'Orléans et ses conséquences, puisque Youssifi Touré quitte la Guyane, sans passer par le Conseil des ministres qui se réunit mercredi 4 janvier à l’Elysée.


Le fonctionnement de l'université d'Orléans utilisé comme argument de poids pour expliquer certaines décisions en Guyane

Cela était devenu l’un de ses arguments face aux problèmes de coordination des services du Rectorat de Guyane, Youssoufi Touré rappelait son expérience à la tête de l’université d’Orléans, « une véritable horlogerie » d’une taille conséquente pouvait-on entendre rappeler le Recteur. Il faut dire que l'Université d’Orléans compte près de 16 000 étudiants pour son site principal situé dans la capitale de la région Centre a, à peine 100km de Paris. Un chiffre auquel il faut ajouter plusieurs campus déconcentrés ouverts dans la région.
L’immense Campus boisé d’Orléans comporte ainsi 3 UFR, une école d’ingénieurs, 4 IUT, un  ESPE et un observatoire des sciences. D’abord étiqueté comme le candidat de la continuité vis-a-vis de Youssoufi Touré, l’actuel président Ary Bruand ,ancien vice-président, avait commencé a prendre ses distances bien avant le départ de Youssoufi Touré pour la Guyane en démissionnant de son poste de vice-président.
L’élection en mai dernier a tout de même été mouvementée, à la hauteur des enjeux pour un établissement de cette taille, cité en exemple pour certains de ses projets de recherche.
Aujourd’hui l’Université est en souffrance avec des postes gelés, une offre de formation revue à la baisse pour la rentrée 2017, des antennes menacées de fermeture. L’établissement espère une aide exceptionnelle de l’Etat.


En Guyane son action n'a pas convaincu les syndicats

La syndicaliste Martine Nivoix, secrétaire académique du Sgen-CDTG a souligné que la Guyane n'avait pas besoin de subir encore les dommage collatéraux engendrés par la nomination d'un recteur en difficulté antérieurement. cette situation est dommageable pour l'ensemble de la communauté éducative.
Martine Nivoix interrogée par Nikerson Perdius

ITW Martine Nivoix sur le départ du recteur Touré


Selon Christophe Thégat, le secrétaire académique Snuep-FSU, Youssoufi Touré a eu un comportement de potentat africain à Orléans qu'il sembalit vouloir reconduire au mois de décembre dernier avec des dépenses jugées abusives. Des travers de conduite que ne mérite pas la Guyane.
Christophe Thégat interrogé par Nikerson Perdius

ITW de Christophe Thégat sur le départ du recteur Touré