[REPERES] Comprendre en 6 points le conflit israélo-palestinien

Pour comprendre le conflit qui oppose Israël à la Palestine, il faut remonter aux origines du mouvement sioniste et à la création de l’Israël. En 1948, la proclamation de l’État juif ne prend pas en considération le territoire palestinien et s’empare des villes arabes. Depuis, le conflit se poursuit. Et les tentatives de paix échouent… Le conflit entre Israël et la Palestine, perdure depuis des décennies. Il a des racines profondes dans l'histoire du Moyen-Orient.

Pour vraiment saisir ses origines, il est nécessaire de remonter à plus d'un siècle. Une histoire  marquée par des rivalités, des revendications territoriales et des identités culturelles.

• LES ORIGINES HISTORIQUES (ANTIQUITÉ - 19ÈME SIÈCLE)

Le conflit trouve ses racines dans l'antiquité, lorsque la région actuelle d'Israël et de Palestine était habitée par divers peuples, dont les juifs et les Arabes. Les juifs considèrent cette terre comme la terre sainte depuis des milliers d'années. Au 19ème siècle, des mouvements nationalistes juifs ont commencé à revendiquer un état juif en Palestine.

• LA DÉCLARATION BALFOUR (1917)

En 1897, le programme du Premier Congrès sioniste mondial affirme les principes du mouvement qui vise à reconquérir la Terre promise aux descendants de Moïse : "le sionisme s’efforce d’obtenir pour le peuple juif en Palestine un foyer reconnu publiquement et garanti juridiquement".

Pendant la première guerre mondiale, en 1917, la Grande-Bretagne a publié la déclaration Balfour, promettant de soutenir la création d'une "maison nationale pour le peuple juif" en Palestine. Cette déclaration a marqué un tournant majeur dans le conflit.. 

• LE PARTAGE DE LA PALESTINE (1947)

Après la Grande Guerre, la conférence de San Remo de 1920 donne aux Britanniques un mandat sur la Palestine. Chose promise (aux uns), chose due : ils favorisent une immigration juive massive. Ils viennent de Russie, de Pologne ou d’Allemagne. Résultat : entre 1917 et 1948, les Juifs passent de 10% à 30% de la population de la Palestine. Les colons juifs mettent en place des structures étatiques : une armée juive, une radio nationale, une université hébraïque, un système de santé, etc. Les nationalistes arabes se soulèvent alors et les conflits se multiplient. 

En 1947, l'ONU a proposé un plan de partage de la Palestine, prévoyant la création d'un Etat juif et d'un État arabe, avec Jérusalem sous contrôle international. Les juifs ont accepté, mais les Arabes ont rejeté cette proposition, déclenchant une guerre en 1948.

• LA GUERRE DE 1948 (1948-1949)

Le mandat britannique prend officiellement fin le 14 mai 1948. David Ben Gourion, président du Conseil national juif, proclame l’indépendance de l’État d’Israël. Contrairement à l’usage, la déclaration oublie de préciser les frontières de ce nouvel État. Celui-ci se fonde sur la "loi du Retour", c’est-à-dire que tout juif du monde entier a le droit de s’installer dans le pays.

Un principe qui déplaît aux occupants majoritaires du territoire, les Arabes, qui sont deux fois plus nombreux que les Juifs (1,2 million face à 650.000 Juifs). La première guerre israélo-arabe éclate dès le lendemain de la proclamation d’Israël. Elle aboutit à la création d’une ligne de démarcation entre Israël et la Palestine, en vigueur jusqu’en 1967.

La guerre de 1948, également connue sous le nom de guerre d'indépendance d'Israël, a abouti à la création de l'état d'Israël en mai 1948 et au déplacement de centaines de milliers de Palestiniens, créant ainsi un problème de réfugiés.

• LES GUERRES ET LES ACCORDS DE PAIX (1967 - 1993)

Rien n’apaise les tensions entre Juifs et Arabes qui débouchent sur des conflits en série. Le 30 mai 1964, la ligue arabe crée l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Trois ans plus tard, lors de la guerre des Six Jours, Israël s’empare de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. C’est la quasi-totalité de la Palestine qui est désormais occupée par l’État juif. Après le conflit, l’OLP considère que la Jordanie constitue sa principale base arrière pour mener la lutte armée contre Israël. En 1973, lors de la guerre du Kippour, Israël affronte une nouvelle fois une coalition de pays arabes conduits par l'Égypte et la Syrie.

Le 15 novembre 1988, le Conseil national palestinien d’Alger proclame l’État indépendant de Palestine. Les deux territoires palestiniens sont la Cisjordanie (qui comprend Jérusalem-Est) et la bande de Gaza, distants d'environ 45 kilomètres. En 2011, l’UNESCO reconnaît la Palestine comme une organisation. L’année suivante, l’ONU en fait un État observateur non-membre de l’ONU. En 2017, le pays est reconnu par 136 Etats dans le monde soit 70,5% des 193 Etats membres de l’ONU.

Après discussions menées en secret et négociations, l’OLP et Israël signent les accords de paix d’Oslo le 13 septembre 1993. L’organisation palestinienne renonce à la "violence et au terrorisme" et reconnaît à Israël le "droit d’exister dans la paix et la sécurité" (le Hamas n’est pas d’accord.). Les accords d’Oslo ne seront jamais appliqués car le 4 novembre 1995, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin est assassiné par un Juif extrémiste.

• LES QUESTIONS ACTUELLES (DEPUIS LES ANNÉES 2000)

Le conflit israélo-palestinien est une histoire longue et complexe, de plus de 100 ans, marquée par des dates et des événements clés. Connaître ses origines historiques est essentiel pour comprendre ce nouveau virage violent et sanglant.