Reports de vols, motifs impérieux, contrôle sanitaire : la galère des voyageurs guyanais en partance pour les Antilles

La file des passagers en partance pour les Antilles à l'aéroport Félix Eboué
Des vols reportés, parfois avancés, entre motifs impérieux et contrôle sanitaire, le départ en vacances n’est pas de tout repos pour les vacanciers qui doivent se rendre aux Antilles pendant ce mois de juillet. Chez certains voyageurs, la crainte de ne pas pouvoir partir génère stress et angoisse.

De nombreux vacanciers patientent dans la file d’attente tôt ce matin à l’aéroport. Deux heures avant le départ du vol, simple précaution car plusieurs vols ont été soit reportés soit avancés. Les passagers sont informés au coup par coup de leur départ ou pas, parfois à l'éroport même. Une passagère a été contrainte de se racheter un billet :

Je devais partir le 4 juillet, ils ont annulés mon vol, ils l'ont repoussé au 7, après au 22 et là j'ai du racheter un billet pour partir sinon j'allais partir le 22...


Cette autre passagère, fataliste :

Je devais partir demain, mais mon vol a été avancé à aujourd'hui ...


Autant de bouleversements qui nécessitent une organisation de dernière minute surtout lorsque l'on voyage en famille. Annulation, reports intempestifs, tous ces voyageurs sont dans le stress de l'incertitude et d'une perte de temps précieuse qui raccourcit les vacances.

Dans le hall d’accueil les passagers doivent montrer patte blanche avant d’accéder à la zone d’enregistrement. Une situation qui engendre du stress chez certains.

Je suis stressée, je ne dors plus depuis une semaine. Le motif impérieux pour rentrer chez soi c'est compliqué. On part avec des enfants, il n'y a pas de priorité ... C'est très stressant...


Un aéroport au bord du gouffre

Tous ces voyageurs espèrent un retour rapide à la normale. C’est aussi le souhait de la chambre de commerce et d’industrie. Dans un courrier l’exploitant de l’aéroport met en demeure les préfets de Martinique et Guadeloupe de libérer le trafic aérien entre les deux régions. Olivier Taoumi, directeur de l’aéroport Félix Eboué :

Si nous n'avons pas de réponse pour demain nous saisissons les tribunaux administratifs de Basse-Terre et de Fort de France de deux référés liberté qui seront plaidés samedi matin. C'est une procédure qui prend 48h. Si refus ou silence au bout de 2 mois nous saisirons les tribunaux administratifs de Basse-Terre et de Fort de France pour faire condamner l'état à nous indemniser le préjudice 2020...


L’aéroport Félix Eboué réalise en moyenne chaque année 4 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’axe Cayenne/Antilles. Un résultat qui  s’est effondré pendant la crise sanitaire. Un million d’euros seulement en 2020

La trésorerie de l’aéroport reste  tendue. L’état n’a toujours pas reversé à l’exploitant la somme de 9 millions d’euros comme promis depuis janvier. Cette dotation provient entre autres sources de la collecte des taxes sur les billets d’avion.

 

Les conditions nécessaires pour se rendre en Martinique

Les conditions émises par la préfecture de la Martinique

À destination de la Guyane, les déplacements restent également interdits sauf s’ils sont fondés sur un motif impérieux d'ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l'urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé. Tout voyageur de 11 ans et plus s’engage à :

- présenter un examen de dépistage RT-PCR réalisé moins de 72 heures avant l'embarquement ou un test antigénique permettant la détection de la protéine N du SARS-CoV-2 de moins de 48 heures ne concluant pas à une contamination par la covid-19

- accepter de réaliser un test ou examen de dépistage à l'arrivée à l'aéroport de Guyane

-  respecter un isolement de 7 jours et réaliser un nouvel examen de dépistage RT-PCR ou test antigénique à l’issue de cet isolement.