Andréa Sinseau pour devenir podologue a suivi un cursus de trois ans en école précédée d’une année préparatoire post-bac. Elle est spécialiste « pied diabétique ». Sa formation (DU diplôme universitaire) s’est déroulée à l’hôpital Salpêtrière à Paris.
La jeune femme a acquis de l’expérience aux Seychelles comme pédicure podologue dans un hôtel ce qui lui a permis de mieux appréhender la partie bien-être de la formation. En Martinique, où elle a exercé quelques mois, elle a pu parfaire ses connaissances en hygiène et soins des pieds auprès de la clientèle senior.
Une surveillance constante auprès des patients diabétiques avec complications
Installée en libéral la jeune guyanaise intervient aussi dans tous les établissements du groupe Guyane Santé. Dans ce secteur, elle prodigue surtout des soins de pédicurie nécessaires aux personnes alitées et de grand âge. Comme elle le spécifie : « Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, en incapacité provisoire, il s’agit surtout de soins d’hygiène et de faire de la prévention pour les personnes diabétiques. Il y a une éducation thérapeutique importante à dispenser et ces patients sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire. Les patients diabétiques avec une neuropathie c’est-à-dire qu’ils ont déjà perdu la sensibilité au niveau des pieds, il faut leur rappeler de penser à regarder leurs pieds. Et même leur conseiller de mettre un miroir au sol pour voir la plante des pieds afin de ne pas passer à côté d’une plaie susceptible de s’infecter.»
Et d'ajouter que les patients diabétiques avec complications peuvent être confrontés à quatre formes de risques. Au grade zéro on ne relève pas de risque pédologique particulier. Au grade un apparaissent des déformations comme les griffes d’orteils. Au grade deux ce sont aussi des déformations plus des neuropathies, il y a un commencement de perte de sensibilité au niveau du pied et, ou, une artériopathie (des vaisseaux qui se bouchent) et cela équivaut à une prévention +++ précise la podologue. Au grade trois, la personne diabétique souffre d’une plaie qui a du mal à cicatriser et qui nécessite des soins médicaux constants.
Mieux faire connaître les soins podologiques
Andréa Sinseau est une ancienne sportive qui a pratiqué le judo à un haut niveau. Elle s’implique dans le monde sportif et intervient dans deux associations sportives, dont l’association, « Sport pour tous » où elle s’occupe de la partie sport santé.
L’occasion pour cette professionnelle de sensibiliser un public sur certaines pathologies souvent liées aux pieds.
« Souvent les personnes arrêtent le sport parce qu’elles éprouvent des douleurs. Une douleur de hanche, de genou, de cheville, on pense tout de suite à des séances chez le kinésithérapeute mais pas au podologue. J’essaie de faire comprendre mon rôle pour éviter cette cassure dans la pratique sportive. »
Il y a donc une information à faire circuler au niveau du grand public pour rappeler l’importance de se soucier de ses pieds et de se rendre chez un podologue.
Pour la jeune femme il faut mener des actions de prévention en podologie de façon que les usagers aient le réflexe d’effectuer une visite préventive comme ils le font avec le dentiste.
La pédicurie podologique revêt un aspect important en matière d’hygiène et de prévention de mycoses ou d’ongles incarnés par exemple. Cela vient en complément des soins de manucure/ pédicure esthétiques.
Des précautions élémentaires à suivre dès le plus jeune âge
La podologue est souvent consultée pour les jeunes enfants (certains ne marchant pas encore) qui présentent des déformations comme les pieds en dedans ou en dehors ou encore enraidis. Sur ce point le plus judicieux est d’avoir d’abord l’avis d’un kinésithérapeute ou d’un chirurgien orthopédiste.
À partir de l’âge de 4 ans, les parents alertés par une démarche déformée de leur enfant dont les genoux sont en x ou en cavalier ou par une instabilité de la cheville doivent se rendre chez le podologue. Celle-ci est en mesure d’intervenir s’il y a nécessité d’une correction avec une semelle : « On peut vraiment intervenir sur leur posture, leur démarche à cet âge » confirme Andréa Sinceau.
Autre élément essentiel à prendre compte chez les enfants : le chaussage. La podologue recommande, surtout pour les filles, d’éviter les chaussures extra-plates « Il vaut mieux une bonne basket avec un dénivelé et un maintien. Les chaussures chaussettes, très molles, très confortables qui ne maintiennent pas sont à éviter surtout si le ou la jeune a un déséquilibre. Les chaussures ouvertes, très plates choisies par les filles qui laissent le pied très libre sont à proscrire surtout quand il faut marcher pour aller à l’école, piétiner ou bouger toute la journée. Cela peut être propice à ce que le pied s’affaisse davantage car il n’a aucun maintien ».
C’est peu dire que d’affirmer que le pied joue un rôle central sur notre bon fonctionnement physique. Aussi il convient d’avoir en tête tout ce qui peut conduire sur le long terme à des déformations des pieds en premier lieu inesthétiques et surtout préjudiciables à la santé.
Andrea Sinseau nous rappelle que le port de talons hauts en permanence provoque pratiquement automatiquement des « hallux valgus, l’oignon et un enraidissement du tendon d’Achille. Il faut donc faire attention à ne pas porter toujours le même type de chaussures »
Mais souligne Andréa Sinceau empruntant sa casquette d’éducatrice sportive : « le mieux c’est de toujours garder une activité sportive car c’est la pratique sportive où l’activité physique qui permettra de garder l’équilibre, d’avoir les réflexes, de prévenir les vertiges car moins on bouge et plus on est dans l’appréhension. »