Saint - Laurent : le centre d'hébergement des femmes victimes de violences

Les outre mers restent des régions très touchées par ce fléau et les structures d’hébergement manquent cruellement sur le territoire. L’occasion de faire un focus sur le centre d’hébergement et de réinsertion sociale dédié aux femmes victimes de violences, situé à Saint Laurent du Maroni. 
Un square sous lequel ces femmes se rassemblent  pour échanger, et retrouver un semblant de vie.Toutes, sont là parce qu’elle sont victimes de violences d’un conjoint ou d' un membre de leur famille. Cette jeune femme que nous appellerons Nathalie, a 25 ans, elle s’est réfugiée ici il y a un mois, après qu’elle se soit retrouvée aux urgences sous les coups de son compagnon. Et ce n’était pas la première fois.
Nathalie :

"Il était jaloux , je ne sortais pas, il m'a mis dans une maison avec mes enfants. Quand il sortait du travail et rentrait, il m'insultait, me disait des gros mots. Un jour je me suis évanouie, j'ai du aller à hôpital et je n'avais personne pour m'aider ."

Un compagnon violent, Qui n’acceptait pas  qu’elle se refuse à lui. La reconstruction sera lente, mais il lui reste encore des rêves plein la tête. Reprendre ses études pour devenir aide-soignante et trouver un logement pour élever ses enfants. L’histoire de celle que nous appellerons Christiane est différente. Elle a 37 ans, dernière d’une fratrie de 5 enfants. Elle a toujours été victime de violences psychologiques de la part de ses frères et sœurs. Si la famille vivait sous le même toit depuis toujours, il y a deux mois, ses frères et sœurs l’ont mise à la porte avec ses deux enfants. Christiane s’est réfugiée ici, un véritable ballon d’oxygène pour elle.
Christiane :

"Ici je me suis fait des amies, j'avais des problèmes et elles aussi. je pouvais en parler , cela me faisait du bien. Comme elles, je continue à réfléchir, j'essaye de penser à un lieu où un jour je pourrai habiter avec mes enfants, parce que je ne peux pas rester comme cela, à vivre sans domicile."

8 femmes sur les 25 accueillies ici depuis , le début de l’année sont victimes de violences. Une violence qui n’a pas de visage.
Natacha Zaepfel, directrice du Ccas, en charge de la gestion du Chrs :

"Il n'y a pas de spécificité sociale pour être victime de violences, il n'y a pas de spécificité ethnique ni de caractéristiques pour être victime de violences. Toute femme dans sa vie à un moment donné par rapport à un contexte, peut être victime de violences."

A leur arrivée, le personnel encadrant les accompagne dans leurs démarches administratives mais surtout dans leur reconstruction psychologique.
Natacha Zaepfel :

"Il y a des dames qui sont en double suivi, elles sont en accompagnement chez nous et elles sont dans un centre de suivi psychologique sur des prises de rendez - vous."

Ce centre d’hébergement est sous la responsabilité du Ccas de Saint Laurent. 9 personnes accompagnent ces femmes meurtries.
©M. Ponet