Le vélib et ses dérivés ont séduit depuis près de 15 ans les citadins de l’hexagone et même de plusieurs villes d’Europe. En Guyane, seule la cité spatiale a sauté le pas, il y a trois ans, vers le vélo à assistance électrique. Une activité gérée par l’association Papakaï basée au coeur du village saramaca.
« Il fallait trouver un moyen de transport écologique pour les touristes et les vacanciers. Après une étude de marché et des essais, nous avons réellement débuté la location en avril 2018 avec 7 vélos électriques, un tricycle et une rosalie, un véhicule à pédales pour plusieurs personnes ». »
Pour la structure, gestionnaire également du camp écotouristique de Saut Léodate, il s’agit aussi d’offrir un moyen de transport ludique et familial aux visiteurs à travers des parcours de découverte des espaces naturels, culturels et historiques de Kourou et des balades thématiques. Désormais, la flotte de Papakaï compte 10 vélos électriques.
Cette activité de location trouve doucement son public car à Kourou, les adeptes de la traditionnelle petite reine sont nombreux, dans des clubs ou en individuel.
Une nouvelle habitude de déplacement
La mairie a d’ailleurs créé plusieurs pistes cyclables afin de faciliter la cohabitation avec les automobilistes, les conducteurs de deux-roues motorisés et les piétons.
« Il y a une demande régulière, surtout pour les clients des hôtels, les agents de la base spatiale en mission. Des personnes qui ont déjà utilisé un vélo électrique à Paris par exemple, qui ont l'habitude de se déplacer avec pour se rendre au travail et qui ont envie de faire pareil en Guyane »
Progressivement, le geste de louer un vélo électrique pour un court trajet du quotidien, au delà de l'habituel itinéraire domicile/travail, fait aussi son chemin dans la population. Plus pratique à garer, maniable, il offre une alternative grand public à la voiture, au scooter ou à la moto.
« Nous avons comme projet d’ouvrir la location de vélos électriques pour les demandeurs d’emploi et les jeunes afin de remédier au problème de la mobilité urbaine d’autant qu’à Kourou nous n’avons plus de transport en commun en ville. Cela serait un petit plus pour les usagers, en particulier les jeunes sans permis ou sans voiture. Pour aller sur le lieu d'un stage, trouver un emploi ou même aller travailler. »
D'autant que les tarifs ne son pas "hors norme", ils se rapprochent de ceux des pass 24h appliqués dans l’hexagone : 10 euros la journée, un prix dégressif ou forfaitaire en fonction du nombre jours. Le petit plus de Kourou : les vélos sont même livrés à l'usager sur le site de départ, si besoin, par les salariés de Papakaï.
Neanmois, l'intérêt des Guyanais pour ce mode de transport urbain, propre et pratique reste timide. L’une des raisons avancées par le directeur de papakaï tiendrait à la difficulté de l’entretien des vélos à assistance électrique et donc de disposer au quotidien d’une flotte conséquente en bon état.
« Il n’y a pas de garage spécifique en Guyane pour réparer les vélos à assistance électrique, avec les techniciens spécialisés et les pièces mécaniques adaptées. Il faut les commander dans l'hexagone. Les réparations prennent donc un peu de temps. »
Malgré tout, l’activité de mobilité douce demeure une des sources de revenu pour l’association d'insertion kouroucienne qui emploie une dizaine de salariés.