La retenue du barrage de Petit-Saut représente 365 km2 d'une mine d’or de biodiversité entre les troncs d’arbres immergés. Marina Ciminéra chargée de recherche conservation et gestion de la grande faune en Guyane Office Français de la Biodiversité, elle étudie les loutres géantes. Depuis 2 ans, elle sillonne ce cimetière d’arbres à la recherche de ces animaux en voie d’extinction dans le monde. "Nous avons échantillonné 17% du lac de Petit-Saut en passant à faible vitesse à moins de 4km/h et on a recensé tous ces indices de loutres et posé une centaine de pièges photographiques depuis 2 ans et ainsi on peut identifier les individus car elles ont une tâche au niveau de poitrine qui est unique. Nous faisons un recensement, un catalogue et on peut voir le nombre de jeunes qu'elles font chaque année et estimer leur territoire".
Une centaine de loutres dans le lac
Marina a dénombré une centaine de loutres sur la retenue. Et ces mustélidés ont un appétit de géant, ont besoin de trouver par jour 4kg de poisson pour se nourrir. Elles n'ont pas de mal à se nourrir car la pêche est réglementée et les lieux surveillés :
"Il y a 250 espèces de poissons à la base et la mise en eau a fait qu'il en reste 25 qui peuvent vivre dans le lac. La biomasse de poisson est très importante et il n'y a pas de pêche professionnelle alors qu'au Brésil ce n'est pas le cas. Cela permet à ces loutres de se nourrir et de se reproduire."
L’espèce vit en famille. Derrière le jaguar et le puma, c’est l’un des plus dangereux prédateurs. Marina grâce aux caméras est aux premières loges pour les observer, elle nous relate quelques images fortes comme deux jeunes loutrons qui sont dans la catiche essayant d'en manger d'autres.
En Guyane, l’espèce pourrait diminuer, si la ressource halieutique venait à baisser à Petit-Saut avec la récupération des troncs d’arbres. Depuis le début des années 2000, la population de loutre géante est estimée à environ 5000 spécimens vivant à l’état sauvage dans le monde.