Squat de la Mâtine : le jour d'après

24 h après l’opération de démolition du squat la Mâtine et l’incendie des maisons, les sapeurs pompiers étaient toujours à l’œuvre le lendemain. Les soldats du feu éteignaient les flammes. L’escadron de gendarmerie et les polices nationale et municipale restent vigilants.
Il ne reste plus rien. Durant la nuit, l’incendie s’était propagé sur toutes les maisons. Au matin, les vestiges des maisons incendiées continuaient à fumer. Les 35 sapeurs pompiers à pied d’œuvre et le tractopelle étaient toujours en action. Edouard et Roger sont voisins du squat, pour eux, l’évacuation des squatteurs est un véritable soulagement.
 

Le soulagement des riverains

Edouard, riverain :

"Dès qu'il y a une amélioration, c'est une bonne chose. Avant, il n'y avait pas toutes ces maisons, donc si maintenant ils essayent d'améliorer le quartier c'est quelque chose de bien, de normal. Pour moi, personnellement , c'est à la racine que l'on aurait du couper l'arbre, si on a laissé faire c'est normal qu'il y ait des problèmes maintenant. 

Roger, riverain :

"c'est un nettoyage qui permettra aux habitants de pouvoir dormir tranquillement maintenant, parce que il y avait trop d'entrées et de sorties par ici dans le quartier. Ils venaient, ils s'asseyaient partout et buvaient de la bière devant votre porte. Ce n'était plus possible. A chaque fois que j'entendais les chiens japper, j'étais inquiet, je regardais si quelqu'un essayait de rentrer dans mon domicile." 

Le préfet est venu remercier les équipes. Bilan de l’opération :19 familles prioritaires sont relogées, 100 sont dirigées  au point d’accueil social, 8 en situation irrégulière sont retenues par la police de l’air et des  frontières.
Marc Del Grande, Préfet de Guyane :

"Nous nous sommes engagés dans une démarche qui est globale, de lutte contre l'immigration clandestine et ces opérations de rétablissement de la sécurité en Guyane, font partie des opérations de démantèlement de squats qui sont rendus possibles par une disposition législative de la loi Elan. Nous le savons toutes et tous, la Guyane ne peut accueillir tout le monde." 

L’opération expulsion et démolition du squat  est terminée. Dès demain, les tôles et les débris seront ramassés. C’est une page qui se tourne pour ce squat dit "la Mâtine".
©Yves Robin