Invité de Mayouri info à la radio, le représentant des Jeunesses autochtones, Christophe Pierre a réagi sur la vague de suicides actuelle qui touche la communauté Wayana sur le Haut Maroni. Une des causes, selon lui, est le déracinement familial, spirituel et culturel.
Comme à son habitude, Christophe Pierre n'a pas mâché ses mots :
Christophe Pierre ne se fait pas d'illusions sur l'avancée des 37 mesures proposées par la mission parlementaire de 2015 menée par la sénatrice Aline Archimbaud et la députée Marie-Anne Chapdelaine pour enrayer le phénomène des suicides chez les amérindiens. Mission à laquelle il a participé. Il affirme que 4 ans après, beaucoup de ces mesures n'ont pas été suivies d'effet, comme par exemple la cellule régionale pour le mieux être des populations de l'intérieur (CerMePI) qui n'existe plus. Ou encore le projet de construction d'un collège à Taluen dont la réalisation tarde. Pour les enfants qui doivent quitter un environnement libre dans leur village pour se retrouver en internat loin de chez eux, ce déracinement est un des points qui peuvent amener au suicide.
Mais le suicide est à prendre dans sa globalité, outre la problématique éducative, il y a le questionnement culturel et spirituel. Christophe Pierre prône un autodiagnostic des communautés :
Pour Christophe Pierre, il faut s'inspirer de ce qui s'est fait ailleurs avec les communautés autochtones du Brésil et du Canada qui ont mis en place des plans de prévention du suicide sur 30 ans. Par ailleurs, il faut prendre le problème dans sa globalité. L'orpaillage illégal fait aussi partie du mal être exprimé. Ce fléau influe sur beaucoup de choses comme la circulation de drogues, l'accaparation des terres, la diminution du gibier, la pollution de l'eau.
Christophe Pierre met aussi en avant l'inadéquation du système scolaire pour les jeunes autochtones. Certes, le système éducatif est national mais dans le contexte local, il lui semble tout a fait inapproprié. Il faut remettre les peuples au centre de leur fonctionnement, réapprendre à vivre et à enseigner au rythme des saisons qui articule le rythme de vie. Le problème de langue se pose également :
"Si successivement les services de l'Etat ou les personnes qui ont travaillé sur ce phénomène pensent résoudre ces questions en 5 ans ou en 10 ans, c'est simplement pas faisable. Les programmes de prévention des suicides c'est sur 30 ans, 40 ans que cela apporte des résultats..."
Un autodiagnostic des communautés
Et de souligner aussi qu'il n'y a ni continuité ni vision à long terme sur les programmes mis en place avant d'asséner : "cela reste du bricolage".Christophe Pierre ne se fait pas d'illusions sur l'avancée des 37 mesures proposées par la mission parlementaire de 2015 menée par la sénatrice Aline Archimbaud et la députée Marie-Anne Chapdelaine pour enrayer le phénomène des suicides chez les amérindiens. Mission à laquelle il a participé. Il affirme que 4 ans après, beaucoup de ces mesures n'ont pas été suivies d'effet, comme par exemple la cellule régionale pour le mieux être des populations de l'intérieur (CerMePI) qui n'existe plus. Ou encore le projet de construction d'un collège à Taluen dont la réalisation tarde. Pour les enfants qui doivent quitter un environnement libre dans leur village pour se retrouver en internat loin de chez eux, ce déracinement est un des points qui peuvent amener au suicide.
Mais le suicide est à prendre dans sa globalité, outre la problématique éducative, il y a le questionnement culturel et spirituel. Christophe Pierre prône un autodiagnostic des communautés :
"... Elles sont les plus à même de connaître les pistes de solutions... le grand conseil amérindien doit savoir écouter les propositions formulées par les communautés et c'est là le noeud du problème..."
Mettre en place un plan de prévention du suicide sur le très long terme
Pour Christophe Pierre, il faut s'inspirer de ce qui s'est fait ailleurs avec les communautés autochtones du Brésil et du Canada qui ont mis en place des plans de prévention du suicide sur 30 ans. Par ailleurs, il faut prendre le problème dans sa globalité. L'orpaillage illégal fait aussi partie du mal être exprimé. Ce fléau influe sur beaucoup de choses comme la circulation de drogues, l'accaparation des terres, la diminution du gibier, la pollution de l'eau.Christophe Pierre met aussi en avant l'inadéquation du système scolaire pour les jeunes autochtones. Certes, le système éducatif est national mais dans le contexte local, il lui semble tout a fait inapproprié. Il faut remettre les peuples au centre de leur fonctionnement, réapprendre à vivre et à enseigner au rythme des saisons qui articule le rythme de vie. Le problème de langue se pose également :
L'interview complète :"... La question de la vision du monde et de l'intelligence s'exprime à travers cela. Un enfant qui maîtrise sa langue maîtrisera le français et maîtrisera les deux mondes dans lesquels il est obligé de vivre, de jongler ..."