"Couachi ou Quassia Amara", c’est une plante en Guyane. Depuis sa découverte au 18ème siècle, elle fait l’objet de très nombreux brevets déposés notamment pour ses vertus insecticides et Bayer en détient la majorité. La plante alimente des accusations de biopiraterie et un tapage médiatique en 2016 quelques années après le dépôt par l’IRD ( Institut de recherche pour le développement ) d’un brevet sur une nouvelle molécule isolée dans le Quassia Amara, la Simalikalactone E.
Encore aujourd’hui, le Quassia Amara est un produit d’exportation important. Mais d’où cette plante tire-t-elle son nom ? Qui peut éventuellement se prévaloir de sa «paternité» ?
Quassia c’est aussi un genre végétal qui regroupe une soixantaine d’espèces présentes dans différents pays du monde (Amérique centrale, Afrique de l’ouest, Amérique du sud, Asie) et c’est d’abord un homme dont le nom a été donné à toutes ces plantes.
Quassia un nom dérivé de Kwasi un botaniste ancien esclave aux dons exceptionnels. Parce que Kwasi Mukamba était un Nègre d’Afrique déporté à l’état d’esclave au Surinam, alors colonie néerlandaise. Cet homme fort intelligent, botaniste, particulièrement doué est reconnu comme le premier médecin de la colonie. Kwasi possède également un don médiumnique considéré aujourd’hui encore comme rare, le don de clairvoyance. Un cursus qui le rend incontournable et indispensable dans la vie de la colonie néerlandaise.
Esclave tout de même, il sauvera grâce à l’utilisation du Quassie la colonie du paludisme qui décimait à l’époque les installations coloniales.
Esclave tout de même, il sauvera grâce à l’utilisation du Quassie la colonie du paludisme qui décimait à l’époque les installations coloniales.
C’est le naturaliste suédois Carl Von Linné qui sur la base des rapports qui lui sont faits mesure l’importance de cette découverte, la grandeur de l’homme dont il donne le nom non seulement à une plante mais à un genre de plantes.
Kwasi Mukamba naît en Guinée en Afrique entre 1692 et 1697. Il est encore un enfant quand il arrive en tant qu’esclave dans la colonie néerlandaise au Surinam. Kwasi Mukamba est aussi appelé Kwasi de Timotibo du nom de la plantation où il est mis en esclavage. En 1730, il a 38 ans quand il révèle les bienfaits d’une plante amère endémique de la colonie contre le paludisme qui fait des ravages à cette époque. C’est l’avènement du “kwasibita” qui sauvera de nombreuses personnes à travers le monde.
Fort intelligent et doué de multiples qualités, il devient le Haut Conseiller et le Protégé du Gouverneur Yan Mauricius, ce qui lui vaut plus tard une reconnaissance populaire
En 1730, il est récompensé par le tribunal de police pour ses services. On lui remet une cuirasse en or qui porte l’inscription : “Kwasi, fidèle aux Blancs”. En 1744, il est acheté par le Gouverneur qui utilise ses services dans les négociations
Kwasi parle les langues de ses frères et des deux tribus amérindiennes présentent dans la colonie. Il est médiateur, il est même le précepteur du fils du gouverneur. En 1755, il est affranchi par le Gouverneur. Dans les années 60, c’est un homme prospère qui possède une plantation. En 1772, les Marrons lui tranchent l’oreille droite lors de l’attaque de sa maison en signe d’avertissement pour ses activités d’espionnage pour le compte du Gouverneur.
En 1776, Kwasi se rend aux Pays-Bas. Il a 84 ans. Il rencontre le Prince d’Orange pour discuter de son traitement compte tenu de la somme des services qu’il rend à la colonie depuis 50 ans. Kwasi meurt en 1787. Il a 90 ans ou plus.
Sur les traces de Quassie, un magazine proposé par Clotilde Seraphins George et Seefiann Deie diffusé mercredi 29 mai dans "Wey Amazone" à 20h05 sur Guyane la1ère.