TÉMOIGNAGE. Alyranny, 23 ans, amputée d'une jambe après un accident de moto et exemple de résilience

Aly : la résilience comme leitmotiv
Elle a été gravement blessée dans un accident de moto, percutée par une voiture qui effectuait un dépassement dangereux. Alyranny Da Costa, 23 ans, a choisi de témoigner pour appeler au respect des règles de sécurité sur la route au micro de Laurent Marot et Martial Gritte.

Le 3 septembre 2023, alors qu'elle se rend chez son père, Alyranny Da Costa, 23 ans, est percutée par une voiture qui effectue un dépassement dangereux. Elle a choisi de témoigner pour appeler au respect des règles de sécurité sur la route.

Je me trouvais sur la route de Stoupan. Juste après Mogès, une voiture en double une autre. Moi, je ne vois que des phares arriver de mon côté. Je suis percutée, j'ai de nombreuses fractures [...] J'entends les pompiers dire que j'ai très peu de chances de survivre parce que j'ai perdu énormément de sang à cause du choc. Ils ont pris 2h00 à me stabiliser. En septembre, je suis passée six fois au bloc.

Alyranny DA COSTA

Surnommée "la petite miraculée" au vu de l'entendu des dégâts, Alyranny se souvient du jour de l'accident. "Mon genou était en miettes et mon pied complètement retourné".

Elle poursuit : "c'était soit couper ma jambe et je survis, c'est ce qu'ils ont dit à mes proches, soit je la garde... mais j'aurai eu des problèmes pour le futur. Donc ils ont préféré la couper". La motarde porte aujourd'hui une prothèse à la jambe. D'ailleurs, elle compte remonter sur une moto à l'avenir. La perte de sa jambe ne l'empêchera pas de poursuivre sa passion, dit-elle.

Le cri d'alerte des motards de Guyane

La communauté des motards et motardes de Guyane alerte le public sur la mortalité des conducteurs de deux-roues, et sur les risques qui pèsent sur eux.

Après trois décès de conducteurs de deux-roues ces dernières semaines en Guyane, ils dénoncent le comportement dangereux de certains automobilistes. Par exemple, sur la route des plages, à Rémire-Montjoly.

Cela nous est déjà arrivé de se retrouver face-à-face avec un automobiliste qui n'a pas mesuré son emplacement sur la route et qui nous a mis en danger. Nous, en essayant d'esquiver, on peut tomber, on peut même faire des chocs frontaux. C'est assez risqué pour les motards, pour les cyclistes, enfin tous les deux-roues qui circulent sur la route des plages.

Laurence, membre de l'association "Fanm Djok 973"

Le cri d'alerte des motards de Guyane

Il y a aussi des voitures qui font demi-tour sans contrôle, notamment sur la RN1. En 2000, Pascale Shala s'est encastrée dans une voiture qui faisait demi-tour sans avoir vérifié son rétroviseur. La motarde a eu une luxation de la mâchoire et les poignets cassés.

Les motards pointent un nouveau fléau : l’usage du téléphone au volant, mais aussi des comportements imprudents chez des pilotes de deux roues. Ils appellent tous les usagers de la route au respect mutuel.

Quand on partage la route, on est tous des usagers de la route, on devrait faire attention les uns aux autres : baisser la vitesse, qu'on regarde dans les rétro... ce sont des gestes basiques, mais ça peut sauver des vies.

Pat, vice-président de l'association TIG

Les motards insistent sur le respect des limitations de vitesse. En 2022, en Guyane, on a compté 34 morts et 65 blessés dans des accidents de la route.