TÉMOIGNAGE. Triple meurtre à Cayenne : "On a l'impression qu'il y a eu des manquements"

Un temps de recueillement a été organisé le soir du 24 janvier, par l'association FA KIAO, devant le domicile et la supérette des victimes.
De nombreuses personnes se sont recueillies ce 24 janvier devant les lieux du drame survenu dans la nuit du 19 au 20 janvier. Parmi elles, d'anciens collègues d'Andrée, l'une des victimes âgée de 62 ans. Ce sont eux qui ont donné l'alerte au SAMU et aux policiers. Témoignage.

Andrée , la victime âgée de 62 ans, était une infirmière anesthésiste à la retraite. Il y a quelques mois encore, elle travaillait au bloc opératoire du Centre Hospitalier de Cayenne. Ce sont justement ses collègues qui ont prévenu la police (arrivée en premier sur les lieux, vers 3h45 selon le Procureur de la République de Guyane) et le SAMU. 

"On a l'impression que tout n'a pas été fait"

Le service d'aide médicale d'urgence avait pourtant été contacté avant, par la victime elle-même, déjà blessée à la carotide, selon une source du CHC. L'appel n'aurait pas été pris au sérieux en raison de son "élocution bizarre"

Aujourd'hui, les collègues partagent les mêmes sentiments : la tristesse, la colère mais surtout des regrets.

C'est un sentiment qui est en nous, au bloc opératoire, on fait avec mais c'est difficile. Des regrets parce qu'on a l'impression que tout n'a pas été fait. On a l'impression qu'il y a eu des manquements. On a l'impression qu'il y a des choses qui auraient pu être évitées. On a des regrets, beaucoup de regrets [...] En tant que personnels soignants, on a beaucoup de mal à accepter ce qu'il s'est passé.

Frédéric INGLIS, infirmier anesthésiste au bloc opératoire du CHC

Une enquête interne en cours

Une enquête interne a d'ailleurs été diligentée par l'Agence Régionale de Santé Elle devrait permettre de savoir si les procédures internes ont été respectées, mais aussi d'analyser les délais dans le signalement de cet évènement, d'après un communiqué de l'ARS Guyane.

Les fêtes du nouvel an chinois annulées en Guyane 

La communauté chinoise a décidé d'annuler le nouvel an chinois en Guyane, qui devait se tenir le 9 février. "Ça aurait été indécent", confie Yazid Ho Ten You, président de l'association Fa Kiao.