La Toussaint : les tombes oubliées de Saint-Laurent du Maroni

Cimetière de Saint-Laurent du Maroni
Le 1er novembre est le jour de la Toussaint, la fête de tous les saints dans la religion catholique. Le lendemain, c'est la commémoration des défunts. Les cimetières s'illuminent. Les tombes sont nettoyées, fleuries, décorées. Un bémol : certaines sépultures sont oubliées depuis un siècle. 
 
À l’approche de la Toussaint, près de 500 tombes du cimetière de Saint-Laurent du Maroni ne devraient théoriquement pas être fleuries.


Des sépultures abandonnées

Ces caveaux sont abandonnés depuis des lustres. Des sépultures qui parfois ont plus d'un siècle. Ce sont souvent des tombes de bagnards réintégrés et du personnel de l’administration pénitentiaire de l’époque.
Emmanuel se rend au cimetière depuis 40 ans et se pose des questions sur l’état de ces tombes oubliées.
Emmanuel Rogier retraité interroge :

"Pourquoi il n'y aurait pas un organisme qui prendrait cela en charge, car il est malheureux de voir que certaines tombes sont abandonnées."

 

Des tombes sans famille


Si l’entretien du cimetière relève des services techniques de la ville de Saint-Laurent, celle des tombes dépendent des familles parce que c’est un bien privé.
Alan est un "jobeur", depuis 6 ans, il entretient à cette occasion les sépultures de familles à leur demande. Il souhaiterait embellir davantage le cimetière. Mais il est confronté à un règlement qui l'en empêche.
Alan explique :

"On aurait bien voulu nettoyer ces tombes mais ce n'est pas possible. C'est sacré ! La famille doit venir le faire. La mairie nous l'interdit."


Un cimetière de 4 hectares

Le cimetière de Saint-Laurent du Maroni compte aujourd'hui près de 4000 sépultures pour une surface de 4 hectares. Des projets d’amélioration du cimetière sont prévus par la ville, la prise en compte des anciennes tombes profitera des restaurations à venir.
Franck Keirsgieter responsable des moyens généraux du service technique de la ville de Saint-Laurent précise :

"Je pense qu'il serait bien dans un projet futur de s'en occuper car elles font partie du patrimoine de la ville de Saint-Laurent du Maroni. Nous n'intervenons pas sauf lorsqu'elles présentent un danger. L'an prochain, nous allons rafraîchir certaines tombes."

Plusieurs de ces tombes ont été déjà répertoriées par le centre d’interprétation de l’Architecture et du Patrimoine. Elles feront l’objet d’une étude afin de faire partie officiellement du patrimoine de la ville.
Le reportage de Guyane la1ère :