Maillots bleus floqués sur le dos, les 78 pensionnaires de l’Institut de formation et d’accès au sport de haut niveau (IFAS) font leur rentrée. Nouveauté cette année, ils seront répartis en trois classes sport-étude.
Grâce à la reconnaissance de l’institut comme “opérateur public équivalent à un CREPS”, ces sections sportives ont pu voir le jour. André Pamphile, directeur de l’IFAS, précise les modalités de cette année scolaire :
Ils auront la possibilité cette année pour les niveaux de 4ème et de 3ème d’avoir cours directement à l’IFAS pour 80 % du temps et d’avoir un aménagement du temps scolaire puisqu’ils n’auront cours que le matin.
Pour les matières scientifiques, les sportifs et sportives se rendront au collège Gérard Holder. Un aménagement inédit qui devrait permettre aux pensionnaires de lier études académiques et pratique sportive dans une perspective de double réussite. Des salles de classe préfabriquées ont été aménagées au sein de l’institut pour accueillir les élèves de 4ème et de 3ème.
Les disciplines consacrées dans ce nouveau dispositif sont le basketball, le football, le handball, l’athlétisme et un nouveau sport le taekwondo. Pour l’instant, une seule inscrite : Naïa Bagadi Ugolini, 13 ans. En novembre, elle participe aux championnats d’Europe de taekwondo.
Cette section sport-étude va lui permettre de viser de plus en plus haut. La jeune sportive s’attend à du changement avec ce nouveau rythme :
Avant je m’entraînais au dojo de Mont-Lucas, dans le club Jaambar, donc là ça change beaucoup de choses, l’emploi du temps aménagé, les médecins sur place, ça va être beaucoup mieux. Pour le moment je suis seule mais en plus des cours de sport que j’aurai à l’IFAS, j’irai dans d’autres clubs pour combattre.
Parmi les pensionnaires, des jeunes de toute la Guyane. Une opération de détection dans les communes de Maripasoula, Papaïchton et Saint-Georges de l’Oyapock a permis à 5 sportifs et sportives d’intégrer la section.
Le désenclavement est un thème important pour le recteur de l’académie, Philippe Dulbecco :
Ce dispositif concerne tous les élèves de Guyane, et pas seulement les élèves du littoral. Cela contribue à un des axes importants du projet académique de notre académie qui est d’essayer d’aller au-delà des contraintes géographiques. Le sport facilite aussi la mixité sociale, pour nous c’est aussi lutter contre les inégalités de destin.
L’IFAS ne compte pas s’arrêter là : une classe de seconde sport-étude devrait également ouvrir en septembre 2025. Et dans le courant de l’année, le tennis viendra compléter la liste des disciplines avec 4 inscrits en sport-étude.