Un Guyanais de 33 ans tué par un policier à Sevran, dans des circonstances "qui restent à déterminer"

Police nationale (illustration)
Le 26 mars 2022, un père de famille âgé de 33 ans est mort. Il a été tué par balle. L'auteur du tir est un policier de 32 ans. Il a été placé sous contrôle judiciaire ce 1er avril 2022. Ce nouveau cas de violence a suscité de vives réactions dans la Seine-Saint-Denis, où ce Guyanais vivait depuis des années.

La liste de noms s'allonge. Samedi 26 mars 2022, à Aulnay-Sous-Bois, alors qu’il était au volant d’un véhicule, un homme de 33 ans a été tué par balle. Il s’appelait Jean-Paul Benjamin, est né en Guyane et était père de deux enfants. L’auteur du tir est un policier de la BAC âgé de 32 ans. Le parquet de Bobigny a saisi l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN, soit "la police des polices").

Le policier placé sous contrôle judiciaire

Le policier à l’origine du tir a été placé en garde à vue le 30 mars dernier pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravé par sa qualité de personne dépositaire de l’autorité publique et par l’usage d’une arme". Sa garde à vue a été prolongée ce 31 mars. Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire. Selon l’article 222-8 du code pénal, cette infraction est punie de 20 ans de réclusion criminelle dans ce contexte. 

Des circonstances à déterminer plus précisément

Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime conduisait une camionnette déclarée volée. Une plainte pour vol avait été déposée le 26 mars 2022. La police a donc procédé à un contrôle alors que l’homme s’était arrêté à un feu rouge.

Au terme de ces premiers témoignages, l'auteur du tir semblait avoir crié "police", avant le démarrage brutal de la camionnette et la détonation. A ce stade de l'enquête, la chronologie exacte de cet enchainement, très rapide, n'est pas encore parfaitement établie.

Communiqué du Procureur de la République de Bobigny

Des vives réactions à Sevran et ses alentours

Le décès de Jean-Paul Benjamin a suscité de vives émotions dans les communes de Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France. Des violences ont éclaté dans plusieurs quartiers aux alentours des Beaudottes, où le défunt a grandi et vivait encore. Il est décrit comme l’une des personnalités emblématiques du secteur, ou encore un modèle de réinsertion suite à d’anciens démêlés judiciaires.

Durant quatre nuits, du 26 au 30 mars, la police a effectué près de 40 interpellations dans le cadre de ces incidents. Des individus, dont des mineurs, ont même été condamnés. 15 personnes ont été déférées en vue d'une comparution immédiate, huit mineurs ont été présentés à des juges pour enfants et deux individus sont toujours en garde à vue au 1er avril.

Une marche blanche samedi 2 avril

Notez qu’une marche blanche est organisée ce 2 avril par la famille, pour dénoncer ce nouveau cas de violences policières et pour rendre hommage à Jean-Paul Benjamin. Le départ est prévu pour 11 heures (heure de Paris), Place du Docteur Laennec, à Aulnay-sous-Bois