La tuberculose est une maladie infectieuse causée par des bacilles du complexe "Mycobacterium tuberculosis"(Stricto sensu ) comprenant principalement le "Mycobacterium tuberculosis "ou "Bacille de Koch" (le plus important), "M. bovis" et "M. africanum".
La Guyane dispose à l’institut Pasteur d’un laboratoire spécialisé sur le diagnostic de la tuberculose, en capacité de différencier ces bactéries.
La tuberculose bovine est une zoonose, c'est-à-dire une infection qui peut être transmise aux humains par les animaux. Les bovins sont les principaux réservoirs de la maladie, qui peut secondairement toucher diverses espèces de mammifères domestiques ou sauvages.
Chez l’homme, ce type de tuberculose présente les mêmes symptômes que les infections par le Bacille de Koch, rencontrées habituellement.
Les natifs des pays de forte endémicité, les personnes immunodéprimées, âgées, dénutries ou en situation de précarité socio-économique sont des populations à risque pour la tuberculose.
L’hôpital de proximité en première ligne
Dans ce cas précis, la personne porteuse de la tuberculose à "mycobacterium bovis" a été prise en charge à l’hôpital de proximité de Saint-Georges, au mois de mai 2024. La Guyane française est une des régions françaises la plus impactée.
Vu le contexte transfrontalier du lieu de notification de ce cas, l’Agence régionale de santé (ARS), a suivi la situation en lien avec les autorités sanitaires brésiliennes via les Points Focaux Nationaux (PFN) des deux pays, la direction générale de la santé (DGS pour la France).
Les bovins de la Guyane sont-ils impactés ?
L’ARS précise que:
La Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt (DEAAF) Guyane est informée de cette situation elle indique que les animaux de Guyane et bovins en particulier ne sont pas touchés par la tuberculose et que les animaux passant à l'abattoir sont tous contrôlés de manière renforcée, comme le prévoit la réglementation.
Agence Régionale de Santé Guyane
Les modes de contaminations de la tuberculose bovine
Les personnes atteintes par cette pathologie, contractent cette maladie, le plus souvent par voie aérienne directement à partir des animaux infectés, mais aussi par contact direct entre les tissus animaux infectés et la peau humaine lésée, ainsi que par l'ingestion de produits laitiers non pasteurisés issus d'animaux infectés.
Les symptômes les plus fréquents :
La tuberculose est majoritairement localisée au niveau des poumons mais des formes extra-pulmonaires sont possibles.
Cliniquement la tuberculose peut se présenter sous formes latentes (asymptomatique) ou patente. Lorsque la maladie évolue, le patient se plaint le plus souvent de toux, de fièvre, de sueurs nocturnes,de douleurs thoraciques, il peut également subir une perte de poids.
La tuberculose est évitable et traitable. Il faut noter qu'en France la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1964, ce qui permet aux autorités sanitaires, comme l'ARS, de mettre en place des mesures de gestion, autour des cas de tuberculose.
Cette mission est confiée aux Centres de Lutte Anti-Tuberculeuse CLAT, en Guyane le "CLAT "est porté par la Croix Rouge française.
Il n'est pas surprenant de trouver des cas de "tuberculose bovine", chez l'homme pour les personnes vivant ou fréquentant les zones à risques hors Guyane comme les secteurs concernés, (Brésil), où les troupeaux sont connus comme porteurs du "Mycobacterium bovis".
Le Docteur Francky Mubenga, est le chef du "Pôle Veille et sécurité sanitaire",
à l'ARS de Guyane, il rappelle que :
La tuberculose est une maladie évitable et pour laquelle un traitement est disponible. Ce traitement permet la guérison. Mais si l’’infection n'est pas traitée ou que le traitement n’est pas bien pris, la maladie peut se compliquer et devenir mortelle
Docteur Francky Mubenga
Ce professionnel de santé revient sur ce cas de" tuberculose bovine" en Guyane:
Ce cas humain de M. bovis est une situation rare. Pour la France entière par exemple, le dernier rapport du Centre National de Référence (CNR) Mycobactéries et résistance aux antituberculeux fait état d’une proportion de 1.8% des M. bovis (données non exhaustives). Aucun cas n’avait été déclaré en Guyane sur la période concernée. Ce signalement, peut éventuellement s'expliquer par une proximité probable du patient avec le réservoir animal, combinée à d’autres facteurs de risque. Ensemble avec nos homologues brésiliens, nous nous sommes rassurés du respect de toutes les consignes, de sécurité, et de sûreté
Docteur Francky Mubenga