Au lendemain du vote par les députés du texte de loi portant sur l’extension du pass sanitaire, de nombreuses forces vives étaient mobilisées ce samedi matin pour dénoncer à la fois le pass sanitaire, les motifs impérieux et l’obligation vaccinale.
Baptisé « La caravane de la liberté », le convoi est parti aux environs de 5 heures du matin de l’île de Cayenne avec des rendez-vous donnés tout au long du trajet menant à Saint-Laurent-du- Maroni, à Macouria, Kourou, Sinnamary et bien entendu à Iracoubo. Les manifestants parmi lesquels on compte des associations comme Trop Violans, des partis politiques de l’UDEG au MDES en passant par la France Insoumise ou encore des syndicats comme l’UTG ou l’UNOSTRA - UGTR, souhaitaient symboliquement passer le poste de contrôle d’Iracoubo sans présentation de motif impérieux.
Une victoire contre la privation de liberté
Le préfet de Guyane Thierry Queffelec a anticipé ce rapport de force, dans un communiqué publié tôt ce samedi, il rappelle que la liberté de manifester est une liberté fondamentale garantie dans le contexte de crise sanitaire par le décret du 1er juin 2021, il déclare donc que la caravane dispose de fait d’un motif impérieux.
Le coup de force n’a pas eu lieu, mais lors des prises de paroles publiques au marché de Saint-Laurent-du-Maroni des différents acteurs, l’épisode sera largement commenté et présenté comme une victoire contre les mesures restrictives des libertés de circulation prises par les autorités dans le cadre de la lutte contre l’épidémie en Guyane.
Ce rassemblement montre que le peuple guyanais est un peuple solidaire et déterminé. Nous sommes tous ensemble pour dire non à ce pass sanitaire qui nuit à notre liberté individuelle et collective.
Un accueil animé à Saint-Laurent-du-Maroni
Accueillie par des ovations au point d’arrivée, au marché municipal de la sous-préfecture, « la caravane de la liberté » s’est conclue par de nombreuses prises de parole appelant la population à maintenir la résistance alors que le parlement examine en ce moment même l’extension du pass sanitaire avec une obligation de présentation du document potentiellement début août pour les cinémas, les restaurants, ou encore les transports.
Les manifestants ont ensuite entamé une marche vers la sous-préfecture, entrecoupée à nouveau de prises de parole. La manifestation se poursuit encore en ce début d’après-midi.
Grâce à ce mouvement nous allons bientôt faire lever ce barrage. Nous appelons l'ensemble des élus, à peser de leur poids pour que prenne fin cette inégalité, cette injustice que nous vivons à Iracoubo et Régina.
Le week-end dernier, l’ensemble de ces organisations, près d'une vingtaine, écrivait une lettre ouverte au président de la Collectivité territoriale de Guyane pour lui demander de se positionner contre des mesures jugées liberticides. Un appel entendu puisqu’il a donné lieu au vote d’une motion à la majorité des élus de l'Assemblée de Guyane lors de la plénière de la CTG, c’était mardi.