La pandémie covid aura davantage encore fait ressortir le manque de moyens médicaux en Guyane. S’appuyant sur ce constat, la direction du groupe Guyane Santé a, plus que jamais, parié sur un avenir meilleur pour la santé en Guyane. Ce 9 mars était présenté à tous les partenaires, les projets architecturaux des deux futurs médipôles du groupe.
La réalisation a été confiée à une agence hexagonale et brésilienne Triptyque dont l’un des concepteurs, Olivier Raffaëlli est franco brésilien et bien imprégné de 16 années d’expérience professionnelle amazonienne :
« Nous avons, par exemple, réalisé le siège de la Fondation Xingu Aritana dans la réserve des amérindiens Xingu en pleine Amazonie. Des conditions extrêmes qui ne sont pas si éloignées de celles de la Guyane. Et puis, nous sommes spécialisés dans les architectures tropicales et nous avons une expérience importante dans les projets hospitaliers ».
Un travail approfondi sur les conditions d’accueil a été mené pour concevoir ces deux médipôles afin d’allier les contraintes environnementales, notamment, et la fonctionnalité médicale. L’équipe a voulu donner une dimension holistique à ces bâtiments :
« Une vision qui embrasse plusieurs domaines, l’accueil humain, la vision technique du soin et celle du développement durable qui s’appuie sur des constructions tropicales qui subissent des agressions climatiques fortes ».
Des bâtiments post covid et résilients…
Olivier Raffaëlli souligne sur ce qu’il considère comme un défi très étonnant :
« En concevant un bâtiment post covid résistant et résilient, nous nous sommes rendus compte que les solutions étaient les mêmes. Concevoir un bâtiment qui respire, vivant, pouvant s’adapter à une crise sanitaire et aux impératifs climatiques. Au final le produit ressemble à l’architecture des anciens : une structure bien assise avec une bonne toiture, bien ventilée avec un minimum de technologie des matériaux simples faciles à mettre en œuvre et à maintenir en état. ».
Au final des structures hospitalières où l’humain prend sa pleine place tant du côté des malades que des soignants.
… Transformables en logements
Mais l’originalité de ces futurs équipements de santé réside dans la possibilité dans le futur de les transformer facilement en logements. Une solution qui s’inscrit parfaitement dans la vision de développement programmatique durable désormais exigée pour les nouvelles constructions :
« On ne sait pas ce que ces bâtiments seront dans 30 ans car les choses changent. A partir de maintenant toutes les conceptions d’hôpitaux vont devoir s'imaginer avec un cycle de vie durable. Avant on construisait, on démolissait et on reconstruisait. Mais dans 30 ans ou 50 ans, il n’y aura plus assez de carbone, on ne pourra plus se permettre cela. Dès maintenant, il faut prévoir la reconversion dans un programme de logements par exemple. »
L’être humain reste au cœur du projet, il est d’ailleurs question d’humanitude pour les patients comme pour les soignants :
« Pendant très longtemps, les process et l’efficacité étaient au cœur de la conception des bâtiments hospitaliers en rationnalisant au maximum et enlevant ainsi une bonne part de l’humanité. La productivité n’était pourtant pas au rendez-vous. Donc, il faut permettre aux soignants de travailler dans des conditions davantage humaines … ».
Quelques chiffres
- 77 lits – Médecine, chirurgie et obstétrique
- 124 lits en soins de suite et réadaptation à Cayenne
- 36 patients en Hospitalisation de jour
- 50 patients en Soins de suite et de réadaptation à Saint-Laurent
- Budget global 100 millions
- Livraison en 2025