VIDÉO. Antoine Lamoraille : les derniers adieux au maître Tembé, à Apatou

Témoignages : Antoine Lamoraille, une vie d'engagement
Une figure du paysage culturel et militantisme s'en est allée le 22 mars dernier. Antoine Aouegui dit Lamoraille a œuvré toute sa vie à faire briller les traditions de sa culture bushinengué aux yeux de son pays de cœur, la Guyane. Le 6 avril son corps a été inhumé, après deux cérémonies.

C'est toute une commune, tout un bassin de vie, tout un pays qui se recueille auprès de la dernière demeure d'Antoine Aouegui Lamoraille ce 6 avril. Après une cérémonie dans la tradition bushinengué et une autre dans la foi chrétienne, le corps de ce maître tembé a été inhumé.

L'ex-ministre de la justice, Christiane Taubira ; le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville ; la maire de Cayenne, Sandra Trochimara ; ainsi que de nombreuses autres personnalités publiques sont présentes auprès de la famille de l'homme, à Apatou.

Une première cérémonie dans le respect de la tradition bushinengué

Quand la personne décède, on est obligé de suivre cette tradition. Comme pour dire qu'on n'est plus le même. Il y a les vivants et les morts. Maintenant, mon père est du côté des morts.

Pierre AOUEGUI, fils du défunt

La séparation du défunt des vivants est effectuée selon la tradition, le corps est ensuite emmené à l'église pour une messe selon la religion catholique d'Antoine Aouegui.

L'homme a marqué toute une génération par ses actions très engagées en tant que militant indépendantiste.

C'était à la fois un militant, qui n'a jamais cessé d'être activiste... Même s'il est devenu, avec le temps, davantage un militant culturel et artistique plutôt que politique. C'était aussi une personnalité officielle, donc pour ces raisons-là on a ces témoignages qui viennent de partout, parce que c'était une personnalité plurielle et emblématique.

Christiane TAUBIRA, ex-Garde des Sceaux

Un grand travail de transmission

Autodidacte dans de nombreux domaines, artiste et garant de la culture bushinengué. En 1990, il crée l'association Mama Bobi qui œuvre à la transmission des savoirs traditionnels. Il participe à la création de l'unique collège de la commune et, plus tard, à celle de la maison familiale et rurale.

La commune d'Apatou a perdu un homme engagé pour sa communauté et plus largement pour l'union des peuples. Le maire, Edwin moïse, souhaite rendre un dernier hommage qui puisse durer dans le temps, à homme qui a choisi de passer ses dernières années chez lui.

La CTG est en train de réaliser la maison du tembé à Apatou et dans leur projet, ils envisagent d'appeler cette maison LAMORAILLE Antoine.

Edwin MOÏSE, maire d'Apatou

Antoine Aouegui Lamoraille quitte ses proches pour retrouver ceux qui l'ont devancé. La tristesse dans le cœur de sa famille est accompagnée des souvenirs d'un homme qui a toujours fait face à l'adversité avec grandeur, à l'image de son dernier voyage en chant et en danse.