C'est au cœur du village de Cacao qu'une étude des sols se prépare ce mardi. Cette pratique s'appelle "la levée géophysique". Deux responsables de terrain, venus du Danemark, se chargent des opérations au sol. Différents outils de mesure sont installés.
On utilise deux instruments : le magnétomètre, qui permet de mesurer le champ magnétique terrestre du sous-sol pour distinguer les différentes roches qui composent le sol guyanais, et une boucle électromagnétique, qui est assez imposante. Elle fait environ 25 mètres de diamètre et nous permet de scanner le sol comme on pourrait le faire dans l'imagerie médicale.
Geoffrey DUBREUIL, géophysicien au Bureau de Recherches Géologiques et Minières
L'hélicoptère, spécialement équipé pour la mission, décolle avec précaution. Il doit survoler Roura, Cayenne et Montsinéry-Tonnégrande. Ce projet réalisé par le BRGM couvre 3 000 km du territoire. Il répond à trois besoins :
- Évaluer le risque de glissement de terrain ;
- Mieux connaître le sous-sol ;
- Permettre d'anticiper les intrusions salines, "donc savoir quand on a de l'eau de mer qui rentre dans la terre et pouvoir mieux mettre en place le système de forage pour les populations", explique Geoffrey Dubreuil.
Une mise à jour pour la DGTM
Les résultats de cette vaste étude seront réceptionnés en 2024. La Direction Générale des Territoires et de la Mer de la Guyane pourra ainsi affiner ses connaissances sur les sous-sols guyanais et mettre à jour ses documents réglementaires.
Peut-être qu'il y a des endroits constructibles à l'heure actuelle qui pourraient ne plus l'être à terme... et inversement d'autres zones qu'on avait peut-être un peu surestimées, ou dans le doute parce qu'on avait peu de connaissance, pour lesquelles on avait préféré ne pas recourir à la constructibilité.
Émilie NARDON, chargée de mission risques naturels à la DGTM
L'objectif, dit-elle, c'est de continuer à développer le territoire en prenant le moins de risque possible.
Notez que le survol de cet hélicoptère est interdit au-dessus des habitations et que la pratique ne présenterait aucun risque pour la santé de la population.