Ils volent vers une vie meilleure après une longue convalescence. Il y a encore quelques semaines ça aurait été impossible. Ces deux aras bleus avaient les plumes des ailes coupées. Ils ont été déposés anonymement au zoo de Guyane dans des sacs poubelles. Les voir voler huit mois plus tard est un grand moment pour l’équipe qui s'en est occupée.
C'est une grande fierté pour nous aujourd'hui. D'autant qu'il s'agit de aras bleus, donc des aras qu'on a rarement l'occasion de voir à l'état sauvage. C'est pour ça que c'était intéressant de renforcer ces populations sur la Guyane.
Solène LEFORT, vétérinaire du Zoo refuge de Guyane
Stressés et mutilés, les aras ont été pris en charge par le centre de soin SOS Faune Sauvage. Toute l’équipe s’est mobilisée, les oiseaux ont ainsi été nourris avec des fruits et des graines de palmiers… leur nourriture dans la nature.
Les prothèses, pratique ancienne utilisée par les fauconniers
Une plume qui pousse sans le soutien des autres est très fragile. En attendant les nouvelles, les volatiles ont bénéficié de prothèses. Elles ont été confectionnées grâce à une vielle technique utilisée notamment avec les faucons.
Ces plumes viennent de la mue des aras du zoo de Guyane, mais également d'autres parc des Antilles. Les volatiles ont dû ensuite apprendre à voler avec leur nouvelles plumes. A terme, leurs plumes naturelles se reformeront.
Un nouveaumilieu favorable à leur alimentation
Deux spécialistes ont été associés à l’aventure : ils ont apportés leur expertise sur la technique pour poser les prothèses et le lieu où relâcher les oiseaux. Il s'agit de Sylvain Uriot, administrateur du GEPOG (Groupe d'étude et de protection des oiseaux en Guyane) et Philippe Gaucher, ingénieur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
Ce n'est pas une espèce de ara rouge, ce sont vraiment des bleus, donc c'est lié au milieu aquatique, donc de grands palmiers, un grande pinotière (zone marécageuse à palmiers pinots, NDLR). Et donc, comme on est juste à l'entrée de la réserve de Kaw et des marais de Kaw, on sait que là, il y a plein de palmiers un peu partout, donc c'est un site favorable pour leur alimentation.
Sylvain URIOT, administrateur du GEPOG
Désormais libres, les deux mâles ont le tout loisir de s’adapter à leur nouvel environnement et de retrouver leurs congénères