VIDEO. Le syndicat FO lance une alerte sur la protection à l’enfance en Guyane

Le syndicat FO lance une alerte sur la protection à l’enfance en Guyane ©Guyane la 1ère
La section Force Ouvrière de la CTG réclame l’ouverture en urgence d’une enquête de l’Inspection Générale des Affaires Sociales. Elle fustige la mise à pied "sans fondement" de nombreuses assistantes familiales. Ce n'est pas tout. Selon le syndicat, près de 300 mesures judiciaires et administratives ne sont pas exécutées.

La section Force Ouvrière de la Collectivité Territoriale de Guyane réclame l’ouverture en urgence d’une enquête de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS). FO fustige la mise à pied "sans fondement" de nombreuses assistantes familiales. Selon le syndicat, près de 300 mesures judiciaires et administratives ne sont pas exécutées, ce qui peut mettre en danger des enfants vulnérables faute de prise en charge.

 36 assistantes familiales suspendues

Dans son courrier, Force Ouvrière demande au préfet de saisir la secrétaire d’Etat à l’enfance pour ouvrir en urgence une enquête de l’Inspection Générale des Affaires Sociales sur la protection de l’enfance en Guyane. Le premier motif d’alerte : sur 160 assistantes familiales, 36 ne peuvent plus accueillir d’enfants, car suspendues l’an dernier à titre conservatoire.

"Où sont allés ces mineurs, est-ce qu'ils ont été dans ces foyers d'accueil qui sont déjà en surnombre ? Il n'y a pas eu de transition qui a été organisée et c'est en ça que l'on considère que l'administration a, de façon complétement irrégulière, pris ces mesures conservatoires", explique Isabelle Saingainy, secrétaire générale FO CTG.

Plus d'enfants à charge pour les familles

Selon FO, la collectivité n’aurait pas non plus respecté la procédure pour ces mises à pied. Suite à ces événements, on serait passé de 5,6 à 7,2 enfants en moyenne par famille d’accueil, des chiffres hors normes.  En effet, selon le Service Public, le nombre d'enfants par famille est limité à trois, sauf autorisation exceptionnelle. L'agrément est accordé pour 5 ans.

Autre alerte : près de 300 mesures judiciaires et administratives sont non-exécutées en Guyane, avec de gros risques pour les mineurs en danger.

Un enfant qui est sous une mesure de placement judiciaire ou administrative, c'est un enfant qui, dans son foyer, est exposé à de la violence ou à de la négligence. Lorsqu'une mesure est non-exécutée, ça veut dire qu'une évaluation sociale a déjà mesuré le niveau d'exposition et, ne pas exécuter la mesure, c'est le laisser, au quotidien, à devoir faire face à cette violence.

Isabelle SAINGAINY, secrétaire générale Force Ouvrière de la CTG

"Un fonctionnement de la protection de l'enfance en manquement"

Force Ouvrière déplore également une gouvernance stratégique et opérationnelle insuffisante de la CTG, avec notamment un observatoire de la protection de l’enfance inopérant et l’absence de foyer départemental pour accueillir des mineurs en urgence.

La mise en place d'un foyer départemental est une obligation réglementaire et c'est en cela que l'on demande, entre autre, une ouverture de l'enquête IGAS. Parce qu'on a un fonctionnement de la protection de l'enfance qui est en manquement par rapport aux obligations réglementaires.

Isabelle SAINGAINY, secrétaire générale Force Ouvrière de la CTG

Sollicitée, la CTG donnera sa réponse ces prochains jours, de même que la Préfecture. Selon nos informations, il pourrait y avoir - ces prochains mois - un volet pénal dans ce dossier, avec une plainte déposée sur de graves dysfonctionnements présumés dans des familles d’accueil.