En 2022, 3 900 IVG ont été pratiquées en Guyane. Nous avons le taux d’IVG le plus élevé de France : 43,1 interruptions volontaires de grossesse pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans, contre 15,7 dans l’Hexagone. Les Guyanaises ont davantage recours à cette pratique depuis trois ans, parce que l’offre de soin s’étoffe selon l’Agence Régionale de Santé.
Où pratiquer l'IVG en Guyane ?
De nombreux professionnels peuvent pratiquer des IVG : hôpitaux, centres de santé, médecins, sages-femmes et centres de planification et d'éducation familiale.
Pour trouver un praticien près de chez soi, il existe d’ailleurs un annuaire disponible sur les sites de l’ARS et du réseau Périnat Guyane :
Des particularités guyanaises
D’abord, l’importance du nombre de grossesses précoces. En Guyane, il y a 40 fois plus de grossesses chez les moins de 15 ans que dans l’Hexagone, ces jeunes femmes ont quatre fois plus recours à l’IVG.
Une pratique qui s’explique par une défiance envers la contraception pour des raisons culturelles ou religieuses. Toutefois, les professionnels notent une légère baisse chez les mineures de 15 à 17 ans.
L’autre spécificité de la Guyane, c’est l’importance des IVG répétées. En 2022, 29% des interruptions volontaires de grossesse étaient la 2ème ou la 3ème pour les femmes. Une étude de 2017 menée par l’ARS et le réseau Périnat a fait ressortir que ces femmes qui ont recours à des IVG à répétition sont plus sujettes aux violences et notamment sexuelles.
Quels recours pour interrompre une grossesse ?
Il existe deux méthodes :
- L’IVG médicamenteuse, qui consiste à prendre des comprimés et peut être prescrite jusqu’à la fin de la 7ème semaine de grossesse. Elle fonctionne à 95% et représente 90% des IVG réalisées en Guyane.
- L’IVG dite instrumentale a lieu dans un établissement de santé. Le délai est plus long, la femme peut la réaliser jusqu’à 14 semaines de grossesse. Elle est pratiquée en une fois et échoue rarement, le taux de réussite est de 99.7%.
Les deux méthodes doivent être proposées aux femmes qui se présentent à un professionnel de santé pour mettre fin à leur grossesse et elles sont prises en charge à 100% par la sécurité sociale.