VIDÉO. Loi immigration : l'inquiétude des étudiants étrangers en Guyane

Loi immigration : l'inquiétude des étudiants étrangers en Guyane
La loi immigration, adoptée le 19 décembre 2023, prévoit de demander aux étudiants étrangers une caution pour suivre leurs études sur le territoire français. En Guyane, ils viennent d’Haiti, du Suriname ou du Brésil et vivent parfois dans des conditions désastreuses. Avec cette nouvelle loi, la situation pourrait s’aggraver.

Dans un quartier informel du mont Baduel, l’insalubrité et la précarité des logements sont le quotidien de Madeleine, étudiante haïtienne de 29 ans. La jeune femme vit ici depuis six ans avec son mari et son enfant. Ils cuisinent et se douchent dans la même pièce, située à l'entrée de cet appartement de fortune. Des conditions de vie difficiles à supporter...

Il n'y a pas d'eau, l'environnement n'est pas propre [...] Dans d'autres pays, on prend les étudiants à coeur, mais en Guyane, c'est différent.

Avec la loi immigration, les étudiants étrangers devront désormais payer une caution "retour" (dont le montant sera fixé par décret) pour pouvoir se rendre à l’université en France. Une décision qui les fragilisera encore plusMalgré tout, Madeleine veut s’accrocher à ses études.

C'est mon rêve, c'est ce qui me pousse vers l'avant. Si on reste ici, comme ça, on ne fait rien et on n'avance pas. Donc j'étudie tant que possible.

"Comment les étudiants vont faire pour payer cette caution ?"

Cette année à l’université de Guyane, 32% des étudiants sont d’origines étrangères.

Jean James Junior Jean Rolph, représentant des étudiants au conseil d'administration à l’Université de Guyane, craint que la plupart de ces élèves arrêtent leurs études. "Comment les étudiants vont faire pour payer cette caution ? Ce sera difficile ! Donc l'étudiant va laisser l'université française pour faire autre chose", dit-il.

Selon vie.publique.fr, des exceptions sont prévues (modicité des revenus et excellence du parcours scolaire ou universitaire) pour le dépôt de cette caution. Cette dernière sera restituée à l'étudiant, sauf s'il n'a pas respecté une décision d'éloignement.