Violences faites aux femmes : elle témoigne de son calvaire

Elles sont encore nombreuses à rester emmurées dans le silence. Trop souvent, les victimes de violence n’osent pas porter plainte pour se protéger. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre ce fléau, une femme témoigne de son long calvaire. 
Elles sont encore nombreuses à rester emmurées dans le silence…Trop souvent, les femmes victimes de violence n’osent pas porter plainte pour se protéger et entrer dans un processus de reconstruction. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre ce fléau, une femme de Guyane témoigne de son long calvaire…Elle a vécu dix ans avec un compagnon violent, autant psychologiquement que physiquement. Cette victime a réussi à s’en libérer, d’abord pour ses enfants.
 

Le chemin de la reconstruction

Elle marche sur le chemin de la reconstruction, après dix ans passés avec un conjoint violent…Une violence d’abord psychologique…Son compagnon lui impose une forme d’isolement social, une dévalorisation de sa personne. Puis les disputes dégénèrent. Elle se dit sous l’emprise d’une personne qu’elle aime : 
 

"Les premiers signes : avant moi tu n'as connu personne c'est ce qui m'a marquée. Cela commence par être plaquée contre le mur, des étranglements maîtrisés, il colle son front contre le mien en appuyant, ça fait mal mais cela ne laisse pas de traces ou il me tient la bouche avec ses doigts en étant méchant dans ses propos, dévalorisant, injurieux...Ca commence comme cela et après il s'excuse en disant qu il voulait pas et que c'est forcément de ma faute. Une fois que les cloisons de la prison psychologique sont bien installés les coups vont crescando. A cette époque là on était encore en métropole, c'était un climat de violence, de communication violente permanent, là je commence à avoir des bleus. A cette époque je croyais que j'étais coupable, je pensais que c'était de ma faute. Il avait installé quelque chose qui faisait que là c'était de ma faute.  


La force de porter plainte

Elle porte plainte, puis la retire suivent une période de séparation puis des retrouvailles. La violence atteint son paroxysme le 8 mars 2019, journée de la femme. Ces trois enfants, aujourd’hui âgés de 3, 8 et 16 ans, lui ont donné la force de porter plainte, de se rapprocher d’associations pour être accompagnée.

"Il m'a étranglée et j'ai perdu connaissance. Là j'ai entendu un de mes enfant dire que j'étais morte et je réalise que j'aurais pu mourir, pas me réveiller. J'aurais laissé mes enfants. Je me suis rendue compte que c’était pas moi, que c'était un problème qui lui appartient, cela vient de lui. Le seul devoir que j'ai c'est de dire stop pour moi, pour mes enfants et aussi pour lui". 


Le mari a été condamné pour la 2ème fois le 19 novembre à six mois de détention à domicile sous surveillance électronique…Soutenue par son avocat Maître Gay, la jeune femme témoigne pour encourager d’autres femmes à dire non à la violence et à l’impunité…
Elle s’est confiée à Laurent Marot et Frédéric Larzabal
Violences : le témoignage d'une femme victime.