Le chemin de la reconstruction
"Les premiers signes : avant moi tu n'as connu personne c'est ce qui m'a marquée. Cela commence par être plaquée contre le mur, des étranglements maîtrisés, il colle son front contre le mien en appuyant, ça fait mal mais cela ne laisse pas de traces ou il me tient la bouche avec ses doigts en étant méchant dans ses propos, dévalorisant, injurieux...Ca commence comme cela et après il s'excuse en disant qu il voulait pas et que c'est forcément de ma faute. Une fois que les cloisons de la prison psychologique sont bien installés les coups vont crescando. A cette époque là on était encore en métropole, c'était un climat de violence, de communication violente permanent, là je commence à avoir des bleus. A cette époque je croyais que j'étais coupable, je pensais que c'était de ma faute. Il avait installé quelque chose qui faisait que là c'était de ma faute.
La force de porter plainte
"Il m'a étranglée et j'ai perdu connaissance. Là j'ai entendu un de mes enfant dire que j'étais morte et je réalise que j'aurais pu mourir, pas me réveiller. J'aurais laissé mes enfants. Je me suis rendue compte que c’était pas moi, que c'était un problème qui lui appartient, cela vient de lui. Le seul devoir que j'ai c'est de dire stop pour moi, pour mes enfants et aussi pour lui".
Le mari a été condamné pour la 2ème fois le 19 novembre à six mois de détention à domicile sous surveillance électronique…Soutenue par son avocat Maître Gay, la jeune femme témoigne pour encourager d’autres femmes à dire non à la violence et à l’impunité…
Elle s’est confiée à Laurent Marot et Frédéric Larzabal :