Haïti : début de la campagne de vaccination contre le choléra

L'épidémie de choléra frappe Haïti depuis le mois d'octobre 2022
En Haïti, la campagne de vaccination contre le choléra a débuté dimanche 18 décembre. L'objectif affiché est de vacciner plus de 10% de la population d'ici la fin de l'année. Cependant, l'opération s'annonce complexe, car le pays est menacé par les gangs qui contrôlent une large partie du territoire.

C'est en 2010 que le choléra a frappé pour la première fois Haïti. A l'époque, la maladie a été introduite par les Casques bleus népalais, en neuf ans plus de 10.000 personnes sont décédées. Depuis le mois d'octobre 2022, le choléra est de retour dans le pays.                   A ce jour, le Département national d'épidémiologie, des laboratoires et de la recherche signale 15.310 cas suspects, dont plus de 13.000 hospitalisations, et au moins 305 décès dus à la bactérie. Pour tenter d'enrayer la propagation de cette maladie, le pays a reçu 1,17 million de doses du vaccin oral et près de 500.000 autres sont attendues.

Le docteur Jean Bosco Hulute, chef santé de l'Unicef en Haïti a indiqué que "beaucoup de pays connaissent actuellement des épidémies de choléra ce qui fait qu'il y a une rareté de vaccins". De fait, la campagne ne prévoit ainsi qu'une dose par personne.   "On sait qu'une dose offre une protection pour six mois", contre deux ans de protection avec la prise habituelle d'une seconde dose, précise-t-il. 

La campagne est prévue du 18 au 22 puis, les  27 et 28 décembre. Elle se concentre d'abord sur les communes les plus touchées, dont la capitale Port-au-Prince, et cible les plus jeunes, car les mineurs représentent près de la moitié des cas de choléra.
"La catégorie des enfants âgés d'un an et plus est une priorité dans cette campagne de vaccination", affirme le Dr Hulute. 

Une opération qui s'annonce compliquée étant donnée que le pays est ravagé par la violence des gangs. Le médecin s'inquiète que dans ces zones contrôlées par les gangs, les équipes sanitaires "ne seront pas totalement à l'abri".

L'Unicef a ainsi exhorté à ce que soit permis, "là où il y a le contrôle des gangs, d'offrir un accès illimité aux équipes car c'est ce qui permettra à la population de recevoir ces gouttes de vaccin oral qui peuvent la protéger".


Si l'épidémie actuelle "n'est pas aussi explosive" que celle ayant débuté en 2010, selon Tristan Rousset, de l'organisation panaméricaine de la santé; "néanmoins, le choléra se propage, comme en 2010, dans tous les départements du pays. La crise socio-économique et sécuritaire, que connaît le pays depuis plusieurs années, a contribué à la dégradation des conditions sanitaires de certaines populations, rendant la situation propice à des flambées".