Haïti : les électeurs pourront-ils voter le 20 novembre prochain ?

Vue de la commune de Roche-à-Bateaux, au sud-ouest d'Haïti, dévastée par le cyclone Matthew.
A deux semaines de la date retenue pour le premier tour des élections générales, reportées  à cause de l’ouragan Matthew, une question se pose de plus en plus : les autorités seront-elles en mesure d’assurer la tenue du scrutin le 20 novembre ?

Au vu de la situation catastrophique qui prévaut dans plusieurs régions, notamment le sud, depuis le passage de l’ouragan Matthew, nombreux sont ceux qui doutent de la possibilité de maintenir les dates des élections générales. D’après le journal "Le Nouvelliste", en annonçant la date du 20 novembre, le Conseil électoral mettrait le gouvernement dans une situation plus qu’inconfortable.

Tenter de remettre de l'ordre...

En effet, le CEP n’accorderait que "10 jours" au gouvernement pour réparer 280 bureaux de vote endommagés par l’ouragan Matthew. 10 jours également pour rendre praticables des axes routiers conduisant à environ 160 autres bureaux et pour  fournir une carte électorale aux électeurs ayant perdu leurs pièces d’Identité, dans les eaux et les vents de l’ouragan.
 
Dans un courrier adressé il y a quelques jours au président Jocelerme Privert,  le président du Conseil électoral provisoire, Léopold Berlanger,  insiste sur "la nécessité impérieuse pour le gouvernement de mettre en œuvre, sans délai et sans répit, une campagne ciblée de réhabilitation des locaux devant accueillir les opérations de vote", à travers tout le pays. Il recommande également une concertation avec les maires et les délégués locaux, entre autres, pour envisager la remise à disposition d’une quarantaine d’établissements  qui servent actuellement d’abris provisoires aux sinistrés de Matthew. 
 

"Rater cette nouvelle date, ce serait mettre le pays dans une situation extrêmement difficile"
 

"Il est tout aussi important que le gouvernement rende praticables les axes routiers qui conduisent aux bureaux de vote", écrit Léopold Berlanger.  Il demande enfin à  Jocelerme Privert d’attirer l’attention du gouvernement pour que des moyens soient donnés à l’Office national d’Identification, pour délivrer très rapidement des documents aux électeurs qui ont perdu leur carte d’Identité, pendant le passage de l’ouragan.
 
Pour le président du CEP, qui a déjà anticipé le coup d’envoi  de la campagne officielle, en la faisant commencer quatre jours avant la date initialement annoncée (le 03 novembre au lieu du 7), seule l’exécution accélérée de l’ensemble des dispositions énoncées permettra de respecter  "l’échéance incontournable du 20 novembre".
 
Au Conseil  électoral, on veut croire que les délais seront respectés. "Rater cette nouvelle date, ce serait mettre le pays dans une situation extrêmement difficile", selon un conseiller du CEP cité par Le Nouvelliste.