Les récents événements en Haïti, qui ont duré une dizaine de jours, ont surpris les habitants. Personne ne s’était préparé à devoir rester consigné à domicile sans pouvoir s’approvisionner.
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Quelque part dans la banlieue de Port-au-Prince. Sur les hauteurs où poussent les villas cossues, occultées par des palissades opaques garnies de barbelés. Chez les bourgeois, comme on dit ici.
Lorsque la route s'arrête, c’est que l’on commence à redescendre vers un tout autre univers. Bienvenu dans la Zone. Le sentier poudreux est glissant. Il nous faut descendre prudemment, en rappel presque. C’est ici que la ville cache sa pauvreté.
Notre visite vient rompre brusquement la torpeur d’un après-midi de février. Les habitants cachent à peine leur surprise. Jamais on a vu ici le moindre représentant de l’État, voire un journaliste. Alors, après quelques hésitations bien compréhensibles, les témoignages se bousculent. Jean-Hugues a 38 ans. Il nous raconte ces dix jours de troubles. Non il n’a pas eu peur car dans ce quartier retiré il se sentait à l’abri des bandes armées qui ont semé la mort par ailleurs.
Mais la menace de mort venait de la soif et de la faim: "Je n’avais jamais vécu un tel événement. Après le séisme, on pouvait continuer à s’alimenter. Donc en comparaison, ce que l’on vient de vivre était plus dur. Comme on s’est retrouvé sans réserve de nourriture il n’y avait aucune possibilité.
Un peu plus loin, une jeune femme qui pleure encore un des membres de sa famille. "Ma mère a perdu sa petite cousine. Enceinte, elle était bloquée sur la route, ne pouvant rejoindre l'hôpital. Elle a dû faire demi-tour mais nous n’avons pas pu lui prodiguer les soins. Elle est morte, elle et son nouveau né". Et de conclure, "les manifestations ça ne sert à rien".
Lorsque la route s'arrête, c’est que l’on commence à redescendre vers un tout autre univers. Bienvenu dans la Zone. Le sentier poudreux est glissant. Il nous faut descendre prudemment, en rappel presque. C’est ici que la ville cache sa pauvreté.
Notre visite vient rompre brusquement la torpeur d’un après-midi de février. Les habitants cachent à peine leur surprise. Jamais on a vu ici le moindre représentant de l’État, voire un journaliste. Alors, après quelques hésitations bien compréhensibles, les témoignages se bousculent. Jean-Hugues a 38 ans. Il nous raconte ces dix jours de troubles. Non il n’a pas eu peur car dans ce quartier retiré il se sentait à l’abri des bandes armées qui ont semé la mort par ailleurs.
Mais la menace de mort venait de la soif et de la faim: "Je n’avais jamais vécu un tel événement. Après le séisme, on pouvait continuer à s’alimenter. Donc en comparaison, ce que l’on vient de vivre était plus dur. Comme on s’est retrouvé sans réserve de nourriture il n’y avait aucune possibilité.
Et souvent c’est tout le voisinage qui se trouvait dans ce même cas…Une femme pouvait passer 4, voire 5 jours sans trouver la moindre goutte d’eau pour sa toilette intime. Vous imaginez!". Et de conclure, "si cela devait recommencer, ce serait fini de nous. Nous ne serions pas capables de le supporter".Les manifestations ça ne sert à rien...
Un peu plus loin, une jeune femme qui pleure encore un des membres de sa famille. "Ma mère a perdu sa petite cousine. Enceinte, elle était bloquée sur la route, ne pouvant rejoindre l'hôpital. Elle a dû faire demi-tour mais nous n’avons pas pu lui prodiguer les soins. Elle est morte, elle et son nouveau né". Et de conclure, "les manifestations ça ne sert à rien".