"Halte à la mise à mort du secteur du BTP", le nouveau cri d’alarme des professionnels de Martinique

Un ouvrier sur un chantier de construction (image d'illustration).
Lors d’une conférence de presse ce jeudi 13 juin 2024, les acteurs du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) de l’île ont une fois de plus exprimé leurs inquiétudes, quant à l’avenir de la filière. Ils déplorent un "sous-investissement chronique" des collectivités locales, "alors que les besoins du territoire et de sa population restent importants". Les professionnels réclament urgemment "un plan de relance de la commande publique".

La filière BTP tire encore la langue cette année alors qu’en avril 2023, des promesses d’investissements ont été annoncées "pour relancer le secteur" : 322 millions d'euros en 2023 et 400 millions en 2024 et 2025. Plus d’un an après, les professionnels regrettent toujours un "manque de visibilité" et un "sous-investissement chronique" de la part des Collectivités.

Les acteurs rappellent que "l’activité de Bâtiment et de Travaux-Publics est traditionnellement dépendante de la commande publique". Les entreprises sélectionnées à jour de leurs cotisations sociales et fiscales, réalisent des travaux d’intérêt général commandés par les collectivités locales, leurs satellites et divers autres acteurs publics (hôpitaux, bâtiments administratifs…).

"L’investissement est faible et la commande de travaux très insuffisante"

Les besoins du territoire et de sa population restent importants (réseau d’eau potable, réseaux d’assainissement, reconstruction des établissements scolaires aux normes parasismiques, routes…). Dans un tel contexte, où l’investissement est faible et la commande de travaux très insuffisante, les entreprises ne peuvent pas se structurer ; elles hésitent à former et embaucher ou à investir dans du matériel plus performant.

Les acteurs du BTP de Martinique

Un chantier en cours (image d'illustration).

L’activité reste donc au ralenti à ce jour d’après les professionnels. Conséquence, elles "ne peuvent pas maintenir des emplois" explique Arthur Marlin du syndicat CSTM BTP.

"Les problèmes persistent"

La situation est très difficile, puisque pas mal d'entreprises sont en train de mettre en place l'activité partielle. Les problèmes persistent parce qu’il y a le non-paiement dans les délais des travaux réalisés, et comme les entreprises n'ont pas de visibilité, elles ne peuvent pas maintenir des emplois. Donc elles sont en train de diminuer la voilure. On attend un plan de relance de la commande publique pour le secteur, c’est urgent. Cela fait déjà 2 ou 3 ans que nous attendons ce plan, afin de retrouver de l’activité [car] le COVID a ralenti l'économie. Aujourd'hui on attend vraiment que tout le secteur puisse être redynamisé.

Arthur Marlin

(au micro de Manuel Larade)

Selon les chiffres de la fédération régionale, "plus de 7000 familles martiniquaises dépendent de l’activité du BTP".

Une délégation de professionnels sera reçue ce vendredi (14 juin) à 14h30 à la Collectivité majeure (la CTM) par Fernand Odonnat, président de la commission "aménagement du territoire et grands travaux".